Puella Magi Madoka Magica The Battle Pentagram [Vita]
Puella Magi Madoka Magica est ce qui arrive quand on confie le scénario d’un Magical Girl à Gen Urobuchi (Saya no Uta quand même). En lieu et place d’une fiction gnangnan visant les petites filles on se retrouve avec une oeuvre qui révolutionne le genre, au scénario très noir et aux personnages torturés.
Ayant connu un succès mérité, l’anime a connu deux déclinaisons en jeu vidéo (en dehors des adaptations smartphones). La première étant Puella Magi Madoka Magica Portable un Dungeon RPG sorti sur PSP et la seconde est le jeu d’action qui nous occupe ici.
Pas de grosse surprise avec le prologue du jeu puisqu’il reprend les événements de l’anime, cela change néanmoins par la suite puisque le reste du jeu est centré sur les voyages temporels d’Homura qui ne sont pas montrés dans l’anime. Le jeu se déroule sur 1 mois et chaque jour le joueur devra choisir entre plusieurs routes qui aboutiront à des scènes et des niveaux différents. En New Game +, le joueur pourra choisir d’explorer les nombreux chemins non empruntés. Je ne peux pas trop parler du scénario puisque tous les textes sont en japonais et que je n’ai pas suivi de traductions papiers que l’on peut trouver sur le net, je conseille à ceux qui voudraient se faire le jeu de ne pas suivre mon exemple, le scénario est sûrement l’un de atouts majeurs du jeu.
La réalisation artistique est très bonne. Les mondes en patchwork des sorcières sont repris pour illustrer les niveaux et former le bestiaire.
Techniquement, c’est très correct, l’animation est très bonne mais bizarrement tous les personnages se déplacent avec un énorme balai dans le cul. Il y a aussi quelques magnifiques cinématiques, illustrant l’intro et chaque transformation en Maho Shojo des différents personnages.
Musicalement, on retrouve les excellentes musiques de l’anime, c’est donc du tout bon, on retrouve même quelques musiques du jeu précédent comme Para, ite ! ou Prex -Materia Kyokoensis- qui arrivent à tirer leur épingle du jeu.
À noter aussi que ce sont les voix originales des personnages qui sont utilisées et les personnages se parlent entre eux de façons très dynamiques durant les combats.
Maintenant j’ai trouvé que le tout n’était pas toujours très bien exploité, certaines musiques vraiment très bonnes ne sont présentes que dans quelques niveaux et sont remplacées par des musiques d’ambiance un peu insipide, pour les niveaux c’est pareil. Avis strictement personnel, c’est peut-être à cause des choix que j’ai fait, à vous de voir.
Bon je préfère être clair dès maintenant, le problème du jeu c’est son incroyable répétitivité. Répétitif pour plein de raisons, je vais essayer de les décrire dans cet article et de trouver des choses qui auraient pu atténuer cette monotonie.
Les personnages se manient vraiment bien et le gameplay est très complet… Pour un jeu d’action-aventure. Le problème c’est que le jeu est conçu comme étant un Beat’em all et qu’il est impossible de faire des combos à la manière d’un Baionetta ou d’un Ninja Gaiden, c’est la première source d’ennui.
Pour ceux qui voudraient se faire le jeu et pour vous montrer la richesse du gameplay tout de même, je vais vous montrer toute la palette de mouvements et de coups réalisables :
– En maintenant cercle, il est possible de courir et en appuyant de façon répétée d’effectuer des esquives rapides.
– En appuyant sur triangle à la chaîne, le personnage porte un combo de coups simple, en appuyant sur haut et triangle, le personnage porte une puissante attaque circulaire qui consomme de la magie.
– En appuyant sur triangle en courant le personnage porte une attaque chargée qui projette l’ennemi en avant, en portant un coup en même temps qu’en réalisant une esquive, le personnage porte un coup qui projette l’ennemi en l’air.
– Il est possible de faire des sauts et des doubles sauts, en appuyant sur haut + triangle en l’air, le personnage porte une attaque consommant de la magie, à contrario bas+triangle provoque une onde de choc au sol
– En appuyant sur carré, le personnage attaque avec une des trois magies équipées.
– En appuyant sur L et en utilisant le stick droit, il est possible de locker un ennemi et de changer de cible, je préfère le préciser puisque je me suis rendu compte qu’on pouvait changer de cible qu’à la fin du jeu…
Avant chaque mission, le joueur peut choisir l’un des 5 personnages jouables, ceux-ci se jouent de façons très différentes et possèdent des palettes de coups complètement différents. Homura étant par exemple un personnage attaquant à mi-distance et Sayaka étant orientée vers le combat rapproché. Elles possèdent aussi des magies différentes, grosse mention pour la magie permettant d’arrêter le temps d’Homura, elle permet de former une pluie de projectiles en suspension dans l’air à destination de l’ennemi qui vont tous se rassembler lorsque le temps sera revenu, c’est vraiment bien foutu.
Homura peut arrêter le temps et lancer des putains de camions sur les ennemis ! C’est vraiment le meilleur perso du jeu.
En plus du personnage contrôlé, il est possible de choisir un personnage de soutien qui va aider le joueur durant les combats et qui va permettre de faire des attaques de soutien. Il en existe de deux types, R+triangle permet d’effectuer une attaque qui va porter sur tous les ennemis présents sur le lieu d’invocation et la seconde R+carré est beaucoup plus dévastatrice. Je n’ai pu effectuer cette dernière que durant le tutoriel mais selon un ami qui a plus joué au jeu que moi, ces attaques se débloquent lors de certains chemins choisis.
Les grief seeds sont aussi présentes en tant qu’élément de gameplay. Elles servent à deux choses, soient à remonter la magie, ce qui est parfois très utile, soit à faire revivre le joueur lorsqu’il est mort, il faut donc les utiliser avec parcimonie et en réfléchissant beaucoup. À noter qu’il est aussi possible de se faire revivre par le personnage allié (ce qui consomme moins de grief seed et ce qui permet de voir les grosses carences de l’IA, notamment en matière de pathfinding…) et de faire revivre un allié en pressant cercle près de lui, ces derniers étant de toute façon remis à la vie au bout d’un certain temps.
À chaque fin de niveau, le joueur gagne de l’expérience pour monter de niveau, peut augmenter son nombre de grief seed, gagne des points à répartir dans l’écran de customisation et augmente ses relations entre le personnage incarné et le personnage allié.
Première image : Madoka attaque coup de cul !!
Dans l’écran de customisation, il est possible de changer ses magies et d’en acheter de nouvelles, je vous conseille d’ailleurs de les essayer dans la première mission défi pour définir qu’elle est le meilleur triplet de magies pour chaque combattante et de bien sûr alterner tout le temps les personnages à chaque mission (Homura est la plus forte mais les autres personnages sont intéressants à jouer aussi). Il est aussi possible d’augmenter certaines caractéristiques des personnages (attaque, défense, magie, vitesse…) et d’affecter jusqu’à trois capacités passives qu’il est possible d’augmenter. Pour les capacités passives, vous pouvez retrouver une liste de chacune d’entre elles ici, je vous conseille de vous faire un liste qui recense toutes les capacités passives que vous avez débloquées pour chaque personnage et de préciser leur niveau.
Concernant les relations des personnages, chacune d’elle est visible sur cet écran où figure une forme de pentagramme dont le jeu tire son nom. Elles permettent une fois au maximum avec un personnage d’obtenir une petite scène avec les deux personnages concernés et lorsque toutes les relations sont au maximum d’obtenir la vraie fin du jeu, c’est donc assez anecdotique. À noter qu’il est impossible d’augmenter les relations par le biais du mode défi et donc de tricher pour obtenir la vraie fin lors du premier run.
Le mode défi permet de s’essayer à des niveaux déjà parcourus en plus difficile et de faire quelques niveaux exclusifs à ce mode. Il est assez dispensable je trouve, à noter qu’à chaque fin de mission le joueur est noté avec une note allant de E à S, obtenir des S sur toutes les missions de ce mode peut donc être un défi intéressant.
Parlons maintenant de la progression.
Autre chose particulièrement répétitive, c’est le fait qu’on recommence plusieurs fois les mêmes niveaux durant l’aventure. Le level design est à chier, enfin non, le level design fait ce qu’il peut avec ce qu’il a, parce que à part combattre des monstres, traverser des portes et activer des interrupteurs on ne fait rien de plus durant tout le jeu. Alors je sais que les Beat’em all sont particulièrement répétitifs mais là, c’est presque une honte pour le genre et le gameplay qui ne correspond pas à celui d’un BTA ne permet pas de s’entraîner à faire les meilleures combinaisons et de réviser ses exécutions ce qui est un gros attrait du genre.
J’ai remarqué quelque chose de particulièrement intéressant lors de ma traversée du jeu.
Après un niveau particulièrement chiant où je commençais à m’ennuyer, je suis atterris dans un niveau avec un environnement sublime (le fameux passage en plein air où des vêtements sont étendus sur des cordes à linges et où on combat des morceaux d’écolières et de profs), avec la très entraînante musique Para, ite ! et avec la possibilité de jeter les ennemis dans le vide et là je suis sorti de ma torpeur et j’ai trouvé le jeu juste jouissif… alors que je faisais presque exactement la même chose qu’au niveau précédent.
Je crois que c’est la première fois que je remarque de façon aussi claire et manifeste l’intérêt d’une bonne mise en scène dans un jeu, The Battle Pentagram aurait pu pallier ses faiblesses de gameplay grâce à une réalisation artistique contemplative et prenant aux tripes exactement comme l’avait fait El Shaddai mais malheureusement, à cause certainement d’un manque de potentiel et de budget il n’en fut rien.
Le gros intérêt du jeu, il faut quand même que je le cite, ce sont les combats contre les boss. Ayant lieu à certaines fins de niveau et figurant des sorcières apparaissant dans l’anime, ils proposent une bonne dose de challenge, les boss possèdent des patterns intéressants, des stratégies à adopter parfois très différentes et nécessitent le plein emploi des magies.
Il faut un peu près plus de 10h pour arriver à la fin du jeu, en sachant qu’il y a un New Game + avec l’exploration des différents chemins scénaristiques à parcourir, une vraie fin à obtenir, un mode défi à compléter et des trophées à obtenir.
La difficulté est plutôt bonne avec des passages demandant parfois à s’y reprendre plusieurs fois sans que ce soit excessif.
Il existe aussi un mode bonus accessible depuis le menu principal qui permet d’accéder aux artworks, cinématiques, musiques et, de façon très originale, permet de visualiser les niveaux et le bestiaire du jeu de façon libre. Il est vraiment dommage que ce soit impossible de prendre des screenshots comparés aux autres jeux Vita, sinon rien que pour écouter les musiques de l’anime c’est un mode qui a un énorme intérêt.
Clairement un mauvais jeu pour ce qui n’ont jamais entendu parler de l’anime, un jeu moyen voir sympathique pour tous les autres.
Puella Magi Madoka Magica The Battle Pentagram est un jeu avec beaucoup de bons points (un gameplay très riche bien qu’inadapté pour le genre, le fait de contrôler les 5 personnages avec de très riche palette de mouvement qui fera très plaisir aux fans, une fidélité incroyable à l’oeuvre d’origine avec la reprise des environnements, musiques et bestiaires de l’oeuvre d’origine tant inspirés et réussis…) malheureusement cela ne compense pas le fait que le jeu soit très répétitif et qu’on y fasse toujours la même chose en attendant qu’une bataille de boss vienne nous sortir un peu de notre torpeur, personnellement je me réconforte en me disant que c’est un jeu à la licence et qu’on aurait avoir BIEN pire.
Maintenant, je n’ai pas suivi le scénario, qui s’attarde de façon original sur les traversés temporels de l’amie Homura et c’est peut-être ce dernier qui fait que le jeu passe du statut de jeu moyen à celui de bon jeu, je recommande de suivre une traduction papiers sur le net en même temps que vous vous ferez le jeu.
Je conseille aussi de lire mon article en détail si vous avez directement sauté à la conclusion et que vous êtes intéressé par le jeu, j’explique plein de choses qu’il est intéressant de connaître pour que la traversée du jeu soit la moins pénible possible. Enfin, si vous n’avez jamais vu l’anime, je vous conseille très très vivement de le regarder même si vous n’aimez pas le genre car vous passeriez vraiment à coté de quelque chose.
Développeur : Namco Bandai
Date de sortie : 2013