Donkey Kong Country 3 Dixie Kong’s Double Trouble! [SNES]

En 1996, alors que la PS1 est sortie et que la N64 est en train d’arriver en Europe, Rareware sort le dernier épisode de sa trilogie des Donkey Kong Country sur SNES.

Pour résumé l’histoire en une ligne : Donkey et Diddy ont été enlevés par K. Rool et vous devez aller botter le cul de ce dernier pour sauver vos copains primates. On observe le même schéma que pour le jeu précédent c’est-à-dire que le personnage secondaire du précédent jeu (Dixie) devient le personnage-vedette du jeu actuel et qu’un nouveau personnage est introduit en tant que personnage secondaire. Ce nouveau personnage est le cousin de Dixie : Kiddie Kong, un énorme bébé ayant visiblement été fait pour remplacer Donkey Kong.
Comme DK, Kiddy a la particularité de pouvoir mettre KO les ennemis trop gros pour Dixie. Si vous essayez de porter Kiddy, Dixie aura du mal à avancer et à sauter. L’avantage, c’est qu’en lançant son gros cousin en l’air, Dixie pourra casser des endroits au sol où se trouveront des fissures, cela reste extrêmement rare dans le jeu malheureusement. En le lançant en avant, Kiddy réagira de la même façon qu’un baril : il roulera en boule, rebondira contre les murs et Dixie pourra même le chevaucher comme un baril. Toutefois étant donné que Kiddy ne peut être lancé très loin à cause de sa corpulence, on préférera lancer Dixie pour atteindre des endroits situés en hauteur.

Pour les nouveaux animaux, on retiendra le petit éléphant qui peut attirer à distance et de porter des tonneaux grâce à sa trompe, il peut également nager et aspirer de l’eau avec sa trompe pour la recracher ensuite par jet avec sa trompe pour toucher les ennemis. Cet éléphanteau a une peur panique des souris donc il faudra en prendre compte pour les niveaux contenant des rongeurs. Enfin, cet éléphant a pas mal d’animations dessinées pour lui. On retrouve dans le jeu Enguarde l’espadon, Squawks le perroquet et Squitter l’araignée, donc on a un excellent choix d’animaux à défaut d’en avoir beaucoup de nouveaux.
On trouve également un animal un peu mineur : un petit oiseau se nommant Parry the Parallel Bird. Lorsque vous le ramasserez celui-ci volera un mètre au-dessus de vous et copiera tous vos mouvements, il faudra l’emmener en sûreté jusqu’à un certain point du niveau pour qu’il vous donne un bonus. En addition, vous récolterez tous les bonus (bananes, pièces, …) touchés par Parry pendant qu’il sera au-dessus de votre tête.

La première chose que l’on remarque en essayant le jeu c’est la carte du monde. Le jeu comporte une grosse carte du monde qu’il faut explorer pour pouvoir trouver les mondes contenant les niveaux de plates-formes.
Au début ça peut faire peur car on est lâché sans explication dans un lac avec une île à proximité où se trouve 3 PNJ, il faut bien une petite minute pour pouvoir rejoindre un niveau de plate-formes. Toutefois, je vous rassure si on se contente de finir le jeu, le côté exploration est seulement visuel : les zones sont petites et une fois que tous les mondes d’une zone sont complétés il suffit d’aller voir Funky Kong pour qu’il vous upgrade votre bateau et que vous puissiez visiter de nouvelles zones.
Une des quêtes du jeu consiste à trouver des oiseaux bananes (rien à voir avec Parry) et c’est là que s’exprime le côté exploration de cette carte du monde. Pour trouver ces oiseaux, il faudra chercher sur la carte du monde des endroits susceptibles d’abriter des caves secrètes ainsi que de trouver certains objets pour les PNJ. J’ai trouver ça très plaisant.
Pour gagner des bananes et des pièces dans les mondes, Shanky est toujours présent, il ne faudra plus répondre à un quiz sur le monde de Donkey Kong Country pour cela mais plutôt jouer à un mini-jeu consistant à lancer des balles sur des cibles dans une ambiance de fête foraine, le mini-jeu est sympathique bien qu’un peu répétitif.

Même si les niveaux conservent la difficulté et le challenge qui étaient présents dans les autres opus, des nouveautés hors niveaux font qu’on a un peu perdu de ce côté-là.
Désormais, il est possible de sauvegarder à n’importe quel moment et de façon totalement gratuite. L’argent ne sert plus qu’à être dépensé chez les PNJ pour la quête des oiseaux. Il est possible de finir le jeu sans tomber sur le monde perdu même si un PNJ vous donne un indice assez explicite pour le débloquer.

Le jeu comporte toujours un très bon level design et se renouvelle bien, quelques exemples : dans un niveau aquatique, les contrôles sont inversés lorsqu’on est dans l’eau et reviennent à la normale lorsqu’on sort de l’eau ce qui est plutôt perturbant ; dans un niveau, on doit monter le long d’une corde dont l’extrémité inférieure est en feu ; dans un niveau on est poursuivi par un essaim d’abeilles et on joue en mode contre-la-montre, battre le record de temps est un objectif nécessaire aux quêtes annexes ; plusieurs niveaux consistent en des courses de traîneaux ; dans un niveau aquatique on sera suivi par un poisson aux grands dents assez collant, il faudra lui donner sans cesse à manger les poissons du niveau (en évitant les oursins) pour éviter qu’il ne s’impatiente et qu’il ne se décide à vous manger à la place ; dans un niveau par temps de grands orages, il faudra faire constamment attention où l’éclair tombera pour ne se faire griller (en évitant bien sûr d’aller sous l’eau).

Les emblèmes DK ne se trouvent plus cachées dans les niveaux, désormais elles se trouvent sur des nouveaux types d’ennemis portant des boucliers, ces ennemis vous feront toujours face et la seule façon de les toucher sera de lancer un tonneau derrière eux en trouvant un moyen pour qu’il rebondisse et qu’il les touchent dans le dos. Honnêtement c’est une idée casse-gueule toutefois Rare a surprenamment arrivé à renouveler ce concept pour qu’il soit toujours intéressant, on se creuse souvent la tête pour savoir comment battre ces gars-là et on retrouve toujours un peu de l’ancien système puisque ces ennemis ne seront pas toujours faciles à trouver.
Un truc qui n’était pas une bonne idée était de changer la fin des niveaux. Dans le précédent jeu, la ligne d’arrivée vous faisait gagner certains bonus en fonction de la façon dont vous atterrissiez sur une cible et le personnage faisait une petite animation avec une musique géniale pour conclure le niveau. Ici la ligne d’arrivée est juste un drapeau que l’on hisse à la Mario, finir un niveau n’est pas aussi satisfaisant que dans DKC2.

Le jeu est toujours très beau, fin de vie de la console oblige, peut-être plus beau que ses prédécesseurs. J’ai particulièrement aimé les niveaux aquatiques, très colorés et animés, ainsi que les niveaux montagneux qui changent de ce qu’on avait pu voir jusque-là, très détaillés et évoluant sur plusieurs plans.
L’OST est par contre un cran en dessous les deux autres épisodes, on retiendra certains très bons thèmes comme : Rockface Rumble, Treetop Tumble ou Water World. Mention pour les bruitages et animations des personnages comme toujours.

La durée de vie se rapproche de celle de DKC2 : 5h pour finir le jeu et 10h pour le finir à 103%.
Toutefois deux petits défis sont donnés aux joueurs qui en voudraient encore. Déjà pour figurer au top du classement des scores, il vous faudra finir le jeu à 103% en moins de 4h22, un sacré défi ! En entrant un code, il est aussi possible de jouer au jeu en mode hard (ce qui enlève les checkpoints ainsi que les tonneaux DK), si vous réussissez à finir le jeu à 103% dans ce mode de difficulté, vous obtiendrez 2% supplémentaire ce qui vous fera 105% de complétion.

Donkey Kong Country 3 souffre de la comparaison avec les autres DKC, on le trouvera légèrement moins bien sur certains domaines (difficulté et challenge, musiques, …) ce qui vient en partie de choix plus ou moins discutables visant à renouveler la série. Cette comparaison n’a pas aidé les ventes du jeu qui était déjà mal parti à cause du contexte de la sortie de celui-ci.
Toutefois ce serait idiot de s’arrêter là puisque le jeu possède toujours ce qui faisait la grandeur de ses aînés, c’est un excellent de jeu de plates-formes où on s’amuse du début à la fin. Si vous avez aimé les deux autres Donkey Kong Country foncez, vous ne serez pas déçu.

Développeur : Rareware
Date de sortie : 1996
Article publié originellement sur Gamekult le 26/07/2016