Uncharted Drake’s fortune [PS3]
Naughty Dog, que l’on connaissait pour ses jeux délirants et hauts en couleur, tendait de plus en plus à gagner en maturité avec ses derniers titres (notamment la série des Jak). Ils nous sortent pour cette génération une sorte d’Indiana Jones des temps modernes. Le jeu, très réaliste, pourrait même être comparé à une production hollywoodienne.
Loin de ce que Naughty Dog nous avait proposé jusqu’à maintenant, Uncharted Drake’s Fortune nous propose un savant mélange entre phases d’escalade (à la Prince of Persia), gunfights et action/aventure (avec des énigmes très légères).
Le scénario dépeint l’aventure de Nathan Drake, une sorte de mélange entre Tom Cruise et Indiana Jones, descendant de Sir Francis Drake, sur la piste de l’Eldorado. Sa quête ne sera pas de tout repos, d’autres personnes se sont intéressées à ce trésor par le passé et même en ce moment, ce qui fait de la concurrence et efface les traces du trésor.
Dans sa quête, il sera aidé par Emily, une journaliste spécialisée dans l’archéologie et Sullivan, mentor de Nathan et personnage passé maître dans l’art de escroquerie. Les cinématiques (en temps réel) étant très présentes dans le titre, on ne peux s’empêcher de le comparer à un film dans sa réalisation. Le scenario, pas original pour deux sous, est prévisible mais dispose d’une narration soutenue et se laisse suivre.
À droite : On retrouve quelques très rares QTE à un bouton
Le bond de la nouvelle génération de console est mis en avant par le jeu qui fait quasiment état de vitrine technologique. La modélisation des personnages (et plus spécifiquement des visages) est extrêmement réussie, mention spéciale pour les vêtements de Nathan qui se mouillent et sèchent en temps réel. Les niveaux sont eux très colorés/lumineux puisque se passant la majeure partie du temps dans une jungle ensoleillée. Le reste du temps on traînera dans un monastère ou dans des lieux plus fermés : temples, souterrains, catacombes, etc. Peu d’éléments destructibles dans ces derniers mais on notera tout de même la dégradation des murets et des caisses vous servant de planques jusqu’à ce qu’ils se cassent, vous obligeant à aller voir ailleurs.
Les phases de plates-formes, sont elles tout droit héritées de Prince of Persia. Pas de surprise de ce côté là si vous êtes coutumier des différents titres, il s’agit toujours de sauter de rebords en rebords, faire de la grimpette, vous balancer d’un côté à l’autre avec une corde, etc. Tout cela pour vous frayer un chemin de fortune dans une structure à tracé improbable. Le petit défaut à souligner est la direction des sauts qui est parfois trop approximative, provoquant de nombreuses chutes.
Pour les gunfights, on ne peut s’empêcher de souligner la présence d’un système de couverture à la Gears of War (exclue concurrente de ce Uncharted), avec une possibilité de tirer à l’aveugle (sans viser), que vous soyez en couverture ou non. En mode visée le petit plus c’est que vous pouvez changer la caméra d’épaule avec une pression sur le stick analogique.
Concernant les coups au corps-à-corps on se retrouve avec un combo simple permettant de neutraliser un ennemi dans les situations critiques et un combo un peu plus difficile et plus puissant à exécuter au bon moment vous permettant de récupérer un bonus de munitions. Au sujet de la gestion des armes, vous aurez le droit de transporter avec vous : un pistolet (allant du 9mm au Desert Eagle en passant par le pistolet mitrailleur), une arme à deux mains (fusil à pompe, fusil d’assaut, sniper, lance-grenades, etc.) et des grenades, assez classique en somme.
Quant aux rares énigmes que compte le jeu, il n’y a pas trop à se triturer la tête, elles sont juste là pour assurer un peu de fraîcheur à celui-ci. À noter, tout de même, que pour les résoudre vous devrez à chaque fois consulter votre carnet ce qui est assez bien fait. Vous aurez également droit à quelques efficaces phases en véhicule (et surtout en jet-ski).
Pour les musiques, beaucoup de musiques d’ambiance relativement réussies avec quelques thèmes héroïques que l’on croirait tout droit sortis d’un film. Pour le doublage, vous pourrez choisir d’écouter le doublage original (ou les doublages d’à peu près n’importe quelle langue), mais ce serait ne pas profiter des doublages français, qui sont eux très convaincants.
À gauche : Le personnage se rattrape un peu comme il peut quand le saut est trop juste
Au sujet de la durée de vie, c’est là où le bât blesse puisqu’il faudra compter une dizaine d’heures pour en venir à bout (cela m’a pris deux journées). Bien sûr, il y a toujours la collecte des différents trésors disséminés dans le jeu ou l’obtention de tous les trophées (impliquant de finir le jeu plusieurs fois). Le jeu fourmille également de bonus avec tout un tas d’artworks et de vidéos (making-of, etc.) à regarder.
Pour la difficulté, la cause principale de mort sera les chutes bêtes ou causées par le gameplay parfois trop hasardeux. On a aussi droit à quelques passages qui nécessiteront de les recommencer plusieurs fois pour être domptés, ça reste honnête sans constituer un véritable défi.
Pour sa nouvelle licence, Naughty Dog nous sert un jeu avec une réalisation typée film hollywoodien, avec une narration soutenue et un scenario efficace et tout public, on a là un bon cocktail entre action, exploration et aventure, qui met en valeur les capacités de la PlayStation 3. Sorte de prologue à ce qui deviendra une série emblématique de la console qui l’accueille, l’aventure s’y finit trop vite mais dure juste assez pour ce que cet épisode nous propose.
Développeur : Naughty Dog
Date de sortie: 2007
Article publié originellement sur Gamekult le 25/06/2013