Global Defence Force [PS2]

Les Simple 2000 Series constituent une gamme de jeux à petit prix (proposés à 2000 yens soit une quinzaine d’euros) sur PS2. Comme sa grande sœur, la gamme Simple 1500 Series s’exerçant sur PS1, les jeux sont souvent mauvais voir extrêmement simplistes, le faible coût de production permettant de pallier à toutes mauvaises ventes. Cependant, on trouve aussi dans le lot des jeux vraiment sympathique comme la série OneeChanbara (Zombie Zone/Hunter chez nous), et on trouve la série Earth Defense Force, dont le deuxième épisode de la série nous intéresse aujourd’hui. Beaucoup de jeux Simple 2000 Series ont été exportés sur notre continent, sous des noms très divers, et la série EDF n’échappe, heureusement, pas à la règle. Après Monster Attack (EDF 1) il y eu donc Global Defence Force (EDF 2)

Le jeu commence toujours par une cinématique assez cheap, car composé d’écrans fixe, narrant l’histoire de Global Defence Force. En 2018, soit un an après que vous ayez anéanti la menace extraterrestre, le monde est retourné en paix, la EDF a été reformé et une nouvelle unité appelé Pale Wings a été crée. Mais après une autre année de paix mérité, vous recevez un appel de Londres, les Gigantors sont revenus et, une nouvelle fois, vous devez maîtrisé l’invasion alien.

Si vous vous posez la question, le scénario peu original de Earth Defense Force est pleinement assumé. Le jeu est un énorme hommage à la SF kitsch et rétro, nous allons le voir. Le scénariste, si tant est qu’il en est un, ne s’est pas non plus tourné les pouces puisque chaque mission et chaque armes du jeu dispose d’un briefing ou d’une description

Mais avant d’entrer dans le cœur du jeu il serait bien de définir ce qui rend la série si spéciale. Si on s’arrête sur la technique le jeu est horrible : aliasing, le jeu ralentit parfois au dessus du seuil tolérable, cliping léger, gros problème de collisions avec les ennemis (les énormes vaisseau spatiaux traverse le sol quand ils sont abattus)… Des problèmes qui trahissent le manque de moyen du jeu et pourtant, devant un budget plus que limités, les développeurs ont trouvés la recette qui sauve complètement le jeu : c’est le fun, car le jeu en est un incroyable concentré.

Les environnements visités sont gigantesque et sont, dans cet épisode, bien plus variés que précédemment : vous commencerez à Londres, visiterez plusieurs villes japonaises, de jours MAIS AUSSI de nuit, emprunterez ce qui reste de ligne de métros puis aboutirez à des galeries creusées par les fourmis, séjournerez par différentes plages et montagnes…
Le gros plus c’est que le nombre d’éléments destructibles est incroyable. Vous devez protéger une ville, mais si un bâtiment vous gêne la vue rien ne vous empêche de prendre votre lance-roquettes et de rasez tout une partie du quartier pour enfin visualisez votre opposant. Et ce principe était déjà le même dans EDF 1, soit deux ans avant la sortie de Mercenaries

Impossible d’aborder le bestiaire sans évoqué les multiples inspirations SF s’exerçant sur celui-ci. Comme les fourmis géantes, tout droit sortis du film Them! (1954), ou les machines à 4 pattes et aux longues antennes en provenance de La Guerre des mondes, ou bien encore les monstres géants, inspirés des films de Kaijus (Godzilla, Gamera et compagnie). Tout le bestiaire possède, bien entendu, un design ultra kitsch, en témoigne l’ennemi le plus basique du jeu : des soucoupes volantes aux couleurs criardes et à l’aspect rudimentaire.

Bien entendu le bestiaire ne se compose pas que des créatures susnommés et celui-ci est très complet et variés, encore plus dans cette épisode. On retrouve les très très embêtantes araignées, dont il vaut mieux se tenir à distance, les diverses variations de fourmis : rouges et volantes au design très semblable mais au comportement très différent les unes des autres. Mais aussi, et ça c’est nouveau, des cafards se mettant en boule, fonçant sur vous et explosant dès qu’ils sont défaits ou encore des soucoupes miroirs renvoyant tout projectiles n’atteignant pas leur cœur. Et je ne parle pas de tout les types de vaisseaux spatiaux…


Image gauche : Les affrontements contre les mille-pattes géants sont impressionnants, un peu plus et on se croirait dans Shadow of the Collosus (un SotC realisé avec des moyens vétustes, certes)

L’ambiance sonore du jeu est assez bonne, bien qu’elle se renouvelle très peu dans cet opus.
On se souviendra du menu theme qu’on entendra un nombre incalculable de fois, symbolisant à merveille la SF kitsch dans lequel le jeu baigne. Les autres musiques sont typés film catastrophe et dans le ton, bien qu’elles se renouvellent assez peu. Une musique propre à cet opus, que j’apprécie particulièrement : EDF March. D’ailleurs petite anecdote, le compositeur n’est autre que Masafumi Takada, employé de Grasshopper, une allusion au studio est même faites lors du générique de fin


Image gauche : Les araignées sont toujours aussi embêtantes, mieux vaut garder ses distances.

Pour contrer l’invasion alien vous avez le choix entre deux types d’unités : la classique infanterie et la nouvelle Pale Wing, qui est sûrement la plus grosse nouveauté de cet épisode. La première peut effectuer des roulades, qui permettent d’éviter les attaques et d’aller plus vite et la seconde peut carrément voler avec le jetpack dont elle dispose.
Même si le vol est limité par une jauge qui se vident progressivement lors du vol jusqu’à la surchauffe, il faut avouer que, si on s’arrête là, l’unité Pale Wing est bien plus avantagé que l’infanterie, heureusement les différences sont bien nombreuses et les personnages ne se prennent pas du tout en main de la même manière.
Si je ne l’ai pas encore précisé et c’est l’une des forces majeures de la série, c’est que le jeu est entièrement jouable en coopération, un joueur peut donc contrôler une unité pendant que l’autre prendra la seconde disponible.

La première différence entre les unités c’est le nombre de points de vie, l’infanterie dispose du double de PV au départ par rapport aux Pale Wing et à tendance à en récolter plus que cette dernière.
Ça me permet de faire un bref rappel sur le système de progression des personnages. Celui-ci ne se fait pas comme traditionnellement par une récolte d’expérience et de montée de niveau. Lorsque vous abattez un ennemi celui-ci est susceptible de laisser des medikits, des armures (augmentant votre total de PV définitivement) ou, plus rarement, des armes

Et l’armement sont une grosse grosse partie du jeu. Je le dis pour les anciens : la nouvelle unité Pale Wing possède des armes complètement différentes de l’infanterie et, pour encore enfoncer le clou je vous annonce que dans cette épisode le nombre d’armes s’échelonne à 150 armes différentes pour chaque unité pour un total de 300 armes déblocables. Alors, bien sur, il existe des armes plus puissantes que d’autres et certaines se retrouvent bien vite inutile, néanmoins, les différentes catégories d’armes et les effets parfois très diverses de chacune nécessite que vous jongliez souvent entre plusieurs set d’armement selon la mission que vous effectuez. Le joueur n’ayant le droit de transporter que deux armes à la fois.

Si vous êtes coutumier avec la série les armes de l’infanterie ne devrait pas trop vous surprendre, l’armement est toujours partagé entre les fusils d’assaut, les snipers, les fusils à pompe, les lance-roquettes, les lance-missiles, les grenades et lance-grenades et les armes spéciales (lance-flammes, fusils d’assaut aux projectiles rebondissant, spray pour réparer les véhicules…)

L’armement des Pale Wing est nettement plus technologique et repartie selon leur portée, ainsi :
– Les armes de courtes portées tireront des petits laser très puissants, couvrant des zones très différentes mais toujours prêt à défaire vos opposants les plus immédiat
– Les armes laser de moyenne portée, sont bien plus puissant et occupe la place d’arme principale avec…
– …Les armes électrique moyenne portée, projetant une pluie d’arc électrique devant vous
– Les armes à particule moyenne portée, projetant une pluie de… particules
– Les snipers lasers et électriques
– Les armes de large portée, qui sont en fait des grenades et lance-grenades déguisés mais aux effets bien plus impressionnant
– Les Homing ou projectiles à tête chercheuse, des armes impressionnantes qui explose lorsqu’elles atteignent leurs cible
– Les armes de support, des sortes de satellites qui maintiennent un tir constant dans la zone où elles sont positionnés, sorte de tourelle
Si certaines de leurs armes ont l’air très puissantes, c’est que certaines d’entre elles pompent sur votre jauge de vol pour tirer ou se recharger. Du coup, l’utilisation excessive de certaines armes combiné au vol peut vite vous retrouver en état de surcharge où il est impossible de voler et de recharger, à utiliser avec précaution donc

On en vient aux véhicules, qui sont uniquement sélectionnable par l’infanterie (encore une grosse différence). Pas de nouveau véhicule dans cet opus, on retrouve donc toujours le tank, la moto et l’hélico. Ceux-ci sont toujours aussi peu maniable, si ils sont toujours très utiles dans les modes facile, normal et quelques fois en difficile, ils ne sont plus que destinés à être des moyens de transport pour le joueur dans les deux modes de difficultés supérieures.
Si les véhicules ne dispose pas de deux places il est toujours amusant de voir qu’on peut encore transporté l’autre joueur sur chaque véhicule et qu’il peut toujours nous aider avec sa puissance de feu à l’instar d’une tourelle. Encore un bon point pour le player fun.

Le système de progression est vraiment bien fait. A chaque mission effectué, la mission suivante est débloqué et la médaille correspondant au niveau de difficulté est obtenu. Si le joueur veut toutes les médailles d’une mission il faudra qu’il la complète en mode facile, normal, difficile, très difficile et enfer. Les derniers niveau donne un challenge important voir extrême, les monstres étant chaque fois plus puissant et ayant plus de vie. Heureusement, si vous n’arrivez pas à compléter certains modes de difficultés, rien ne vous empêche de continuer un peu plus le jeu et de revenir quand vous aurez obtenu plus de PV et d’armes.
Faire une mission dans mode difficulté supérieure ne vous octroi pas que du challenge et une médaille, cela augmente aussi les chances d’avoir une nouvelle arme !


Image gauche : Lorsque vous êtes encerclé par les fourmis rouges, vous savez que vous êtes très mal barré.

Le petit point noir dans ce système de progression, et qui n’a lieu que dans EDF 2, c’est que les médailles sont tronqués en deux parties et que vous gagnez l’une ou l’autre selon le personnage sélectionnés. Il est tout à fait normal d’imposer ce système pour les deux derniers niveaux de difficulté, la façon de procéder n’étant pas du tout la même selon le personnage pris mais tout de même, faire deux fois une mission en facile n’a que peu de sens à part provoquer l’ennui chez le joueur. A noter que le problème peut être partiellement résolu lors du mode deux joueurs en alternant les deux personnages.

Pour le coup, la durée de vie est importante, comptez une vingtaine d’heures pour finir les 71 missions que compte le jeu. 30 à 40 heures pour en faire le tour correctement

Sous fond de délicieuse science fiction de mauvais gout. Monster Attack nous desservait un jeu incroyablement fun et complet qui pouvait donner du challenge à tout types de joueurs. Global Defence Force reprend cette recette en la sublimant, par l’ajout d’un nouveau personnage, au gameplay complètement différent et en rajoutant plein de petites choses. Le jeu, déjà très bon en solo devient excellent dès lors qu’une seconde personne rejoint la partie. Il s’agit du meilleur épisode de la série et, pour en avoir essayé beaucoup, l’un des meilleurs jeu coopératif qu’il m’ait été donné de voir. Malgré un flagrant manque de moyen, en témoigne la réalisation techniquement pauvre du jeu, Global Defence Force arrive à jeu égal avec des titres possédant un budget nettement supérieure. Comme quoi, il n’y a pas besoin d’être labélisé AAA voir AAAA pour être un bon jeu

 

Développeur : Sandlot
Date de sortie : 2007
Article publié originellement sur Gamekult le 03/09/2013