Resident Evil 2 [PS1]

Deux ans après la sortie de ce qui est devenu une figure de proue du Survival-Horror, Capcom remet le couvert avec Biohazard 2 (Resident Evil 2 chez nous). Prêts à replonger dans l’horreur ?

Le jeu prend place quelques mois après les incidents du manoir Spencer. Ceux où des membres du S.T.A.R.S. avait découvert les activités secrètes de la société pharmaceutique Umbrella, qui consistait à créer une nouvelle arme biologique, le virus-T, capable, basiquement, de transformer tout ceux l’ayant inoculé en zombie assoiffés de chair humaine

C’est dans la ville de Raccoon City, non loin de là, que se déroule Resident Evil 2. Le virus-T a été lâché dans la ville, celle-ci est maintenant infestée de mort vivant et c’est la panique la plus totale. C’est dans ce contexte de crise que vont évoluer les deux protagonistes principaux du titre.
Le premier se nomme Leon S. Kennedy, fraîche recrue de la police de Raccoon, compétent et dévoué aux plus nobles idéaux de sa profession, celui-ci va tenter de garder sous contrôle la situation en secourant tous les survivants qu’il trouvera et en cherchant un moyen d’évacuer les lieux.
Dans cette épreuve il sera aidé par Claire Redfield, jeune fille calme et posée cherchant son frère disparu depuis peu (ce dernier étant un des héros de l’épisode précédant : Chris Redfield).
Deux autres personnages notables sont à citer : Ada Wong, une femme mystérieuse à la recherche de son petit ami et Sherry Birkin, petite fille imprévisible, se contentant d’être une victime parmi tant d’autre, au milieu de cet enfer.

Le scénario de Resident Evil 2 est suffisamment bon pour nous tenir en haleine jusqu’à la fin. Beaucoup d’action et d’émotion, pour un résultat bien meilleur que l’épisode précédent. Celui-ci se développe par l’intermédiaire des multiples cut-scenes et des écrits trouvables un peu partout, comme dans le premier opus

Le gros plus de celui-ci se situe dans son imbrication d’arc scénaristique complémentaires et parallèles.
Dans le premier Resident Evil l’aventure pouvait se découper en deux parties bien distinctes, une vécu au coté de Jill Valentine (correspondant au mode Normal) et une autre au coté de Chris Redfield (correspondant au mode Difficile).
Si Resident Evil disposait d’une seule aventure observée de deux points de vue différent, Resident Evil 2 dispose de deux aventures parallèles interprétées chacune par deux personnages différents, aux déroulements bien distincts mais au dénouements semblables.
Le joueur doit choisir entre les deux personnages grâce aux 2 CD mis à sa disposition, chaque personnage est séparé au début de l’aventure. La problématique est simple : que se serait t-il passé si la position des deux protagonistes était inversé au début du jeu ? C’est ainsi que fonctionne le principe des scénario parallèles. La première fois que vous vous ferez le jeu, qu’importe le personnage choisi, vous commencerez au même endroit et les événements qui en découleront changeront en conséquence. Lorsque vous le parcourez une deuxième fois vous commencerez dans le second lieu de séparation, avec l’autre personnage. Le jeu sera également plus difficile et plus long

Si vous refaire le jeu une deuxième fois semble être un prolongement indispensable, on réservera la perspective de se faire la branche parallèle du jeu invisité aux plus gros fans.
Néanmoins, si vous voulez débloquez tout les bonus mis en place par Capcom, ça peut aider à contrer un peu la monotonie.
C’est surtout la manière dont l’idée est mise en place qui est intéressante, qu’importe le premier personnage choisi et ses événements intrinsèque, l’histoire est suffisamment bien structuréee pour que ça n’influe pas sur l’expérience de jeu

Le gameplay ne change pas des masses du premier opus. Il s’agit toujours d’évoluer dans décors en 3D précalculé avec un personnage qui ne peut tourner qu’en pivotant sur lui même.
Le maniement est toujours aussi rigide, même si cela tient plus de la contrainte imposée que d’une mauvaise jouabilité.
Les armes sont plus nombreuses et varient significativement selon le personnage incarné. Le bestiaire n’a pas trop évolué par contre, seul les Lickers (écorchés en VF), monstres aveugles très rapides pourvus d’énormes griffes, ainsi que la plupart des boss changent par rapport au premier opus. Les éternels mort vivant, chiens zombies ou araignées géantes sont toujours au programme, bien sûr.
Comme dans le premier épisode l’aspect survival est souligné par le fait d’avoir des items en quantité limité et donc de devoir rationné ses munitions, ses objets de soin et… ses sauvegardes puisque ces dernières ne se font que par l’intermédiaire de ruban encreur, objets disponible également en quantité limité dans le jeu.
Le jeu propose toujours des énigmes légères mais abondante en nombre et une progression non linéaire (le commissariat de Racoon où se passe une bonne partie du jeu, faisant énormément pensé au manoir Spencer dans sa structure), laissant au joueur la part belle à l’exploration


Image gauche : Les salle de sauvegarde constitue le seul endroit où le joueur est vraiment en sûreté et peux s’autoriser à relâcher ses nerfs.
Image droite : Nombre de joueur ont dû redouter de s’aventurer ici. Ce long passage, seulement éclairé par une faible lumière rouge, passablement délabré et en contraste avec la salle à lequel il est rattaché, inspire naturellement la crainte et l’appréhension chez le joueur.

L’ambiance est toujours aussi horrifique que dans le premier.
Grâce à des angles de caméra pernicieux, empêchant parfois au joueur de voir ce qui se trouve devant lui.
Grâce aux temps de chargement, savamment meublé par l’ouverture de portes en 3D sur fond noir qui accentue la crainte de celui-ci quant à savoir ce qu’il va trouver derrière.
Grace à son ambiance musicale, lourde et oppressante au possible, je ne peux m’empêcher de citer, à ce titre, le thème The First Floor qui, grâce à certains bruits sourds disposés aléatoirement capte l’attention du joueur et l’amène à s’interroger sur la nature de son environnement. Quand cette dernière n’évoque pas la désolation et la tristesse du moment (Save Theme, Ada’s Theme, Leon with Claire).
Et puis surtout grâce à ses monstres qui peuvent sortir de n’importe où, à n’importe quel moment, ne manquant jamais de faire sursauter le joueur et de lui donner le sentiment qu’il n’est jamais tranquille


Image gauche : Mister X, sorte de Terminator zombie (qui inspirera le Nemesis dans l’opus suivant), poursuivra le joueur aux 4 coins de Racoon City. Il symbolise une force maléfique et inarrêtable s’exerçant sur le joueur.
Image droite : Les animations de Sherry ont disposé d’un soin particulier : elle s’accroche à vous quand elle est a votre niveau, peine à grimper les rebords, ne bouge plus et se recroqueville quand vous êtes trop loin d’elle…

Comme dans le premier opus, la réalisation artistique est impeccable, elle en doit beaucoup aux décors en 3D précalculé, ces images fixes de toute beauté que la Playstation peut afficher en contrepartie d’un unique angle de caméra.
Au niveau des environnements c’est beaucoup plus urbains et modernes que dans l’épisode précédent, on n’aimera ou pas, ça reste un bon moyen de renouveler l’intérêt de la série vis à vis du premier opus prenant la plupart du temps place dans un manoir de film d’horreur archiclassique.
Les musiques sont de qualités et nombreuses : plus de 50 thèmes rythment à merveille le jeu, je n’ai pas grand chose d’autre à dire sur leur nature.
L’interprétation des doublages anglais est de qualité et cadrent assez bien avec les personnages, même si les dialogues, parfois un peu stupide, ne leur rendent pas honneur

Il faut un peu moins de 10 heures pour faire le tour du jeu une première fois et un peu plus lors du second tour. Capcom a mis le paquet sur la rejouabilité, outre l’aspect scénaristique pouvant pousser à se refaire le jeu plusieurs fois, celui-ci possède un système de rang, si le joueur gagne le jeu sous certaines conditions et obtiens un certains rang il peut obtenir les bonus suivant :
– Des costumes et armes bonus/ munitions illimités. Les habits ne sont pas très difficile à obtenir, il suffit juste de remplir certaines conditions en début de jeu, les autres nécessitent de se refaire le jeu en obtenant certains rangs.
– Le mode 4th Survivor, qui vous met dans la peau d’un autre survivant, le temps d’une très courte session de jeu. Si je n’en ai pas parlé au début, c’est que son aspect scénaristique est quasi nulle, elle vous donne une certaine information et introduit le personnage en question, voilà c’est tout. Compte tenu des efforts qu’il faut fournir pour l’obtenir je ne peux que vous déconseillez vivement de ne l’obtenir que pour le complément famélique qu’il offre. L’expérience de jeu est, cependant, assez intéressante en tant que mode bonus mais ça s’arrête là.
– Un joke personnage pour le mode susnommé. Extrêmement difficile et chiant à obtenir, puis difficile à compléter.
– Le mode Extrême Battle. Un gros mode bonus, uniquement présent dans certaines versions du jeu, qui vous fait traverser différentes parties du titre le temps d’une chasse à la bombe. Il vous permet d’incarner 4 personnages différents (dont un exclusif à ce mode)

Resident Evil 2 est le digne successeur de son aîné, ne changeant pas les bases de la série, il s’essaye à changer de contexte et réussit brillamment. La Playstation acquiert une valeurs sûre et la série un de ses meilleurs opus.

 

Développeur : Capcom
Date de sortie : 1998
Article publié originellement sur Gamekult le 03/09/2013