Metal Gear Solid 4 Guns of the Patriots [PS3]
Après un épisode qui ne l’aura fait figurer en tant que figurant et un autre se présentant comme un prologue à la série. Solid Snake revient nous conter sa deuxième et dernière aventure dans un MGS final censé répondre à toutes nos questions
La guerre a changé. Après les événements de MGS2, l’armée américaine a été décrédibilisée et on préfère désormais faire appel à une gigantesque multinationale employant des mercenaires : la SOP ou Sons Of the Patriots. Celle-ci est partout et les 5 sièges concentrés un peu partout dans le monde se retrouvent même à s’affronter parfois, selon la demande. Chaque soldat dispose désormais de nanomachines qui optimisent aux mieux ses capacités au combat, ainsi n’importe quel soldat peut devenir un vétéran de guerre avec une simple injection. Ces nanomachines permettent aussi de recueillir un grand nombre d’informations sur leurs hôtes : ainsi cette gigantesque armée mondiale est contrôlée et surveillée par plusieurs IA à la manière d’un big browser. À la tête de cette armée, un homme bien connu : Liquid.
Pour enrayer cette menace, il est demandé au légendaire soldat Solid Snake de reprendre les armes une dernière fois pour éliminer secrètement son éternel ennemi fraternel.
On retrouve un Snake vieux et diminué, car infecté par le virus FOXDIE qui aurait causé un vieillissement accéléré chez lui. Du début à la fin, tout à été fait pour qu’on ressente cet état s’aggravant de plus en plus chez le personnage et pour que le joueur sache qu’il mène ici sa dernière aventure. Tout cela étant porté par le thème d’Old Snake, particulièrement mélancolique. Un véritable soin a donc été apporté au traitement du protagoniste principal, anecdotiquement, ce travail avait déjà été fait sur MGS2 : le choix de faire incarner Raiden était fait pour que l’on ressente tout le poids de la légende qu’était Solid Snake
Image gauche : Snake a pris un sacre coup de vieux
Image droite : On retrouve quasiment tous les anciens personnages !
Le scénario est toujours aussi complexe et travaillé et se dévoile tout au long des presque 10 heures de cinématiques (!!). Avec une fin qui dure un peu plus d’une heure en apportant une superbe conclusion à la série et une mise en scène de film à gros budget, jamais un Metal Gear Solid n’aura autant ressemblé à un film.
MGS1 pouvait être fait en tenant compte des épisodes précédant, car il contenait un résumé de ceux-ci, MGS2 pouvait passer comme premier épisode, MGS3 était un prologue. Par contre, le scénario de MGS4 s’appuie entièrement sur les autres épisodes et il est tellement rempli de fan-service et de référence à la série qu’il semble inconcevable d’y jouer sans s’être fait les autres opus, sous peine de ressentir l’incompréhension la plus totale et un profond ennui. C’est sans doute le plus gros défaut de cet épisode, ça aurait nécessité un travail d’orfèvre, mais un résumé de chaque épisode aurait été intéressant à ajouter en plus de rafraîchir la mémoire de certains (les flashback n’aident pas pour tout)
Image gauche : Le fan service est extrêmement présent, surtout dans les dernières parties de jeu. Les fans et les nostalgiques seront aux anges
Image droite : Les cinématiques sollicitent un peu le joueur grâce à certains passages visionnables en vue subjective ou grâce à leur système de flashback
Graphiquement, on est loin du niveau d’un Uncharted, mais MGS4 est quand même très bien foutu pour un jeu PS3. Mention pour la modélisation des personnages, particulièrement réaliste.
Les environnements sont assez diversifiés : on traversera les champs de bataille du Moyen-Orient et de l’Amérique du Sud, sans oublier un petit passage dans l’Europe de l’Est, niveau fleurant bon film noir et seconde guerre mondiale, je ne vous cite pas les derniers niveaux du jeu, il y a des surprises vraiment agréables. Le bestiaire est assez traditionnel, on retrouve des troupes d’élites aux capacités hors du commun et des Metal Gear miniature particulièrement rotor à affronter.
Les boss sont bien moins charismatiques que ceux des autres épisodes, mais tout de même, elles conservent un certain charme (si je puis dire). Elles, puisque se sont toutes des femmes, font directement référence aux boss du premier opus, ce sont des machines surpuissantes qu’il faut affronter même alors que leurs armures soit tombés et en même temps de faibles femmes à la personnalité particulièrement torturés par les champs de bataille
Image droite : L’octo-camo à l’oeuvre
Le gameplay comporte toujours les éléments qui ont fait le succès de la série. On retrouve le jouissif CQC de l’épisode précédant, qui l’est ici beaucoup moins (peut-être aurait-il fallu le renouveler un peu plus ?). Le système de soin très complet du précédent opus a, par contre, été mis à la trappe.
Les camouflages ont tous été remplacés par l’octo-camo, une tenue qui prend automatiquement la teinte de la surface où vous êtes appuyé, il est possible d’enregistrer le motif couramment porté pour l’utiliser ensuite mais difficile de voir quelque chose d’utile là-dedans mis à part, peut-être, lors d’une utilisation experte pleinement maîtrisée. Certains camouflages manuels, obtenables non naturellement ont, par contre, des effets bonus. À noter, aussi, qu’il existe la possibilité de porter des masques et des costumes au lieu de votre octo-camo
Le traditionnel radar, indiquant les ennemis et leurs angles de vue et passé à la trappe. Pas de panique, il est remplacé par trois choses :
– Un cercle se formant autour de Snake lorsque celui-ci est accroupi. Il indique, grossièrement, la position des ennemis et leur niveau de menace.
– Le Solid Eye, un radar un peu plus rudimentaire qui n’affiche que la position des ennemis à la manière d’un radar. Il est doté d’une paire de jumelles et d’une vision nocturne, mais fonctionne sur batterie, vous devez donc régulièrement vous en passer pour la recharger.
– Le Mk. II, un petit robot intelligent qui vous permet de ramasser des objets, découvrir le terrain sans vous faire repérer et d’assommer certains ennemis. En contre partie, vous êtes vulnérable quand vous l’utiliser, il ne peut pas dépasser une certaine distance et il dispose aussi d’une batterie.
Mais même comme ça, ils remplacent difficilement le pratique radar qu’on avait dans les autres épisodes, il va falloir vous y faire
Une nouveauté est la gestion du stress, celui-ci influe sur la récupération de votre psychisme. Le psychisme est un peu similaire à l’endurance de MGS3, il influe sur la récupération de votre vie et sur votre habilité à viser sans trembler. Le stress augmente lorsque vous êtes repéré, dans un milieu hostile ou lors des affrontements, il peut être diminué en se reposant, en fumant une cigarette ou en réduisant le poids de votre équipement porté (c’est aussi une nouveauté). Pour toutes informations complémentaires, il faut contacter Rose, votre nouvelle coach anti-stress, sur le codec.
À propos du codec, celui-ci est bien moins complet qu’avant, il ne comporte que deux contacts en plus de quelques autres que vous ne pouvez contacter directement, les phases de codec ayant été sacrifiées au profit des cinématiques
Mais la plus grosse nouveauté reste la gestion des armes. Le nombre d’armes est incroyable, en tout, il y en a plus d’une cinquantaine. Les trouvez sur le terrain ou sur les soldats ne sera pas la seule façon de les obtenir, puisqu’il existe désormais un magasin d’arme accessible à n’importe quel moment du jeu.
Pour obtenir de l’argent, il vous suffira de ramasser des armes que vous possédez déjà, ces dernières seront automatiquement revendues en échange d’un peu de cash.
L’armement est du même type que celui des autres épisodes, mais se décline en beaucoup de versions différentes en plus de figurer quelques nouveautés comme le Javelin, un lance-missile anti-char ou le couteau paralysant. Et loin de s’arrêter ici, certaines armes sont aussi customisable, vous pourrez leur installer des silencieux, lampes, poignées pour une meilleure prise ou des lances-grenades intégré, encore faut-il trouver les pièces correspondantes ou les acheter moyennant monnaie
Image gauche : Le Mark II est un petit robot éclaireur qui permet de faire tout un tas de choses
Image droite : Les briefings sont « interactifs » et peuvent être vus sous une tonne d’angle différent
Le jeu proposait un mode multi online, que je n’ai pas pu tester à cause de l’arrêt des serveurs il y a quelques années. D’après ce que j’ai pu en lire, celui-ci avait l’air assez complet et original et possédait une progression du personnage, qui permettait d’y passer plus de temps. Ce qui reste du online, c’est du contenu téléchargeable : des armes, musiques et camouflages, à l’instar de ce que proposait MGS3.
Les musiques, s’ancrant dans le fan-service inhérent au titre, proposent un panel de tout ce qui a pu se faire dans la série et comporte aussi quelques titres de Kojima et de Konami. Elles sont donc loin de décevoir et les track originales ne sont pas en reste non plus, avec le thème d’Old Snake en tête, comme évoqué plus haut, mais certains boss thème arrive agréablement à se démarquer. Toutes les musiques sont écoutables durant le jeu par l’intermédiaire d’un nouvel objet : l’iPod ! Certaines d’entre elles ont même parfois des effets sur les ennemis…
Metal Gear Solid 4 n’est pas extrêmement difficile, mis à part quelques passages un peu rotor celle-ci se positionne sur ce qui a déjà été fait.
La durée de vie est plutôt bonne, 15 à 17 h de durée de vie minimum mais vous pouvez passer au maximum 30h de jeu pour une première partie (ce fut mon cas). On a par contre l’impression de regarder plus souvent une cinématique que de jouer bien que, paradoxalement, celles-ci soit délectable au possible à regarder.
La rejouabilité est grande, vous pouvez vous refaire le jeu une seconde fois pour mieux comprendre son histoire ou pour découvrir les multiples secrets qu’il compte, comme d’habitude. Vous pouvez aussi essayer de gagner les objets bonus et profiter du contenu téléchargeable. Enfin, tentez de gagner les différentes emblèmes et trophées. Le multi online augmentait grandement la durée de vie aussi
En proposant toujours tout ce que la série a pu apporter en matière de gameplay et grâce à l’ajout de la prise en compte de l’état mental du héros, d’un système de repérage qui demande plus d’attention du joueur et grâce à son armement bien plus complet et sujet à l’upgrade. Guns of the Patriots apporte moins de nouveautés que Snake Eater mais dispose du gameplay le plus complet de la série.
Avec presque 10h de cinématiques, MGS4 fait plus que jamais figure d’expérience cinématographique et son scénario, s’appuyant sur tous les autres épisodes, est un des plus complexes de cette génération de console. Avec toutes les références et le fan service présent en plus, le jeu n’est définitivement pas à réserver aux néophytes.
Metal Gear Solid 4 est peut-être moins bon que le troisième épisode ou le premier en son temps, mais, honnêtement, on s’en fiche. Dans sa globalité, il est ce qu’on pouvait espérer de mieux comme conclusion à la série, un énorme effort a été fait pour contenter les fans de la série et il faut avouer que vivre la dernière aventure de Solid Snake, ce n’est pas rien.
À se faire absolument pour toute personne aimant un tant soit peu la série
Développeur : Kojima Productions
Date de sortie : 2008
Article publié originellement sur Gamekult le 07/09/2013