Shadow Warriors – Ninja Gaiden [Nes]

Nous sommes en 1991, alors que la série Ninja Gaiden en est déjà à son troisième épisode au Japon et aux US, le premier opus daigne juste pointer le bout de son nez sur nos consoles européennes. Rebaptisé Shadow Warriors alors arrivé chez nous puis doté du sous-titre Ninja Gaiden à la hâte (uniquement sur la couverture de la boite et du manuel). Arrivé en presque fin de vie de la console, Shadow Warriors valait-il le coup ?

Dans ce jeu d’action/plates-formes vous incarnez Ryu Hayabusa, membre de la fameuse lignée ninja des Hayabusa. Après que son père ait été défait dans un duel à mort, Ryu trouve une lettre laissé par son paternel au cas où il ne reviendrait pas. Elle lui demande de prendre l’épée secrète du Dragon et de partir en Amérique retrouver l’archéologique Walter Smith. Quel destin attend Ryu ?

Si l’histoire des jeux NES peut se résumer à chaque fois en quelque lignes, faisant figure de prétexte à mener l’aventure, ce n’est pas totalement le cas de Shadow Warriors. Celui-ci est composé de nombreuses scènes de « Théâtre Kemco » que nous appellerions plus communément aujourd’hui des cinématiques.
Une chose très rare à l’époque, d’autant plus que celles-ci couvre vingt minutes de jeu au total !! Elles sont plutôt bien réalisés pour la NES, beaucoup de dessins différents et des bruitages et musiques conçus spécialement pour. Les cinématiques sont également très présentes durant le jeu puisque apparaissant à chaque début et fin de niveau et l’intrigue est assez développé. Un vrai petit divertissement qui fait vraiment plaisir à voir sur la console

Le reste de la réalisation est du même acabit. Les environnements sont parfois très détaillés (notamment pour le premier niveau) mais aussi variés, le jeu compte 14 niveaux (ainsi que plusieurs salle de boss) et peu se ressemble. Le bestiaire est aussi inspiré, on retrouve des punks à la Mad Max, toutes sortes de guerriers ninja et des créatures maléfiques, quant on est pas attaqué par des ennemis plus naturels (les faucons sont de véritables plaies). Les animations sont assez correctes et s’exercent sur tout les ennemis du jeu.
Les bruitages sont assez présent durant le jeu bien que ne se faisant entendre que lors des différentes actions de Ryu et qu’au moment des cinématiques. Les musiques retiennent plus l’attention, d’excellente facture, elles prennent la plupart du temps la forme d’un cocktail explosif d’action et accompagnent le jeu dans ses moindres travers. Mention pour le thème Act 1 ainsi que Bazilisk Mines (qui joue également durant les crédits de fin)


Image droite : Si vous vous y prenez bien vous pouvez faire danser le gros shuriken autour de vous. Du plus bel effet en étant très efficace

Ninja Gaiden possède beaucoup de points commun avec Castlevania.
Ne serait-ce que la façon dont il est structuré ça saute aux yeux, l’interface, la taille des sprites, l’univers plus réaliste…
Mais c’est surtout au niveau du gameplay que les ressemblances se font sentir.
Vous pouvez, bien sur, courir, sauter, vous baisser, attaquer mais aussi utilisez vos armes et pouvoirs de ninja. Ceux-ci sont trouvables dans des éléments du décor, au même titre que les bonus de points, vie et compagnie. Bref, c’est exactement le même système que Castlevania, utiliser une arme gaspille un certain nombre d’énergie et il faut même appuyer sur les mêmes boutons pour utiliser les armes : Haut+B. Les armes sont assez nombreuses et se composent de :
– Shurikens standards
– Énormes shurikens boomerang, assez intéressant quand on sait bien les manipuler
– D’une technique, un peu spéciale, permettant d’attaquer durant tout la durée de votre saut
– D’un mur de flamme ascendant
– Et de deux objets spéciaux, l’un arrêtant le temps et l’autre vous entourant de flamme durant une durée limité
La dernière grosse spécificité du gameplay est de pouvoir sauter et de s’accrocher aux murs un peu comme on veut.

A noter que mis à part de très rare problème lors des sauts arrière, c’est un véritable plaisir de diriger Ryu, ce dernier se maniant à la perfection. C’est donc, par contre, loin de la rigidité du titre de Konami


Voila deux exemples d’ennemi extrêmement chiant

A l’opposé exact de Shinobi, Ninja Gaiden est nerveux et fait pour être joué rapidement, un peu comme un Sonic où on devrait exploser tous les ennemis nous barrant le passage en sus de courir très vite.
Cet aspect dynamique du jeu est mis en avant par plusieurs facteurs :
– Le personnage ne peut que courir et il est impossible de marcher
– Tous les ennemis, à l’exception des boss, meurt en un coup. Si vous réussissez à en toucher un alors vous pourrez continuer votre progression effréné
– Les niveaux sont très courts. Lorsque vous mourrez, vous recommencez dès le début de ceux-ci (sauf si vous obtenez un Game Over qui vous fait recommencez le monde actuel et non le niveau de celui-ci en cours)
– Les musiques sont parfois extrêmement pêchus, comme souligné au dessus

Mais le titre est exigeant, tellement qu’on se demande parfois si le jeu n’est pas complètement buggé (certains défauts n’ont volontairement pas été corrigés ?). Les causes :
– Le personnage fait un saut arrière lorsqu’il est touché, exactement comme dans Castlevania. Il y a moins de précipice que dans le titre de Konami mais ça pose problème à certains endroits
– Les ennemis réapparaissent à chaque fois qu’ils sont mort et tant que vous restez dans leur zone de réapparition. C’est, au passage, un facteur de dynamisme car le joueur doit sans cesse avancer pour empêcher les ennemis de réapparaître
– Certains ennemis sont particulièrement embêtant et sournois. Je pense aux aigles qui reste sur les cotés de l’écran et traverse occasionnellement l’écran pour vous toucher, seul moment où ils sont vulnérable. Lorsque vous êtes prêt de plusieurs zones de réapparition d’ennemi et que l’écran est submergé par ce genre d’opposants qui ne fait que réapparaître en vous barrant la route, vous savez que votre fin est proche
– Il y a aussi des passages assez difficile, comme lorsqu’un ennemi lançant des projectiles se tient sur une mince plate-forme que vous devez à tout prix atteindre


Image droite : Le boss final est presque aussi difficile que celui de Shinobi sur Master System

Le jeu commence à se corser aux alentours du 4-5ème monde. Ça reste une difficulté très proche de ce qu’on a l’habitude de voir sur NES, lorsque le joueur perd il recommence non loin d’où il était localisé et les continues sont infinies, pas lieu de s’inquiéter donc…
…Jusqu’à ce que le joueur arrive au boss de fin, puisque celui-ci est monstrueux, d’autant plus que si vous perdez une fois contre lui vous devez recommencer le monde en cours depuis le début et qu’il possède plusieurs formes ! Une difficulté un peu abusive en fin de jeu donc, qui aurait mérité d’être plus équilibré.

Il faut compter une bonne grosse journée pour venir à bout du jeu en comptant la défaite de son boss final. Le scoring est toujours là mais la rejouabilité y est assez forte, c’est un peu comme ressortir un Mario de temps à autre juste pour se rappeler de ce que ça fait.

Ninja Gaiden à connu deux suites comme je l’ai laissé entendre. La première est arrivé chez nous en 1994 (soit un an après Kirby’s Adventure qui était un des derniers jeu de la console ! ), la deuxième est resté cantonné aux US et au Japon. Plus tard, Ryu Hayabusa fera partis du casting d’une série de jeu de combat : Dead or Alive et la licence Ninja Gaiden renaîtra sur Xbox en 2004

Ninja Gaiden est un jeu nerveux, au maniement parfait, à la très bonne réalisation (mention pour certaines musiques et les vingt minutes de cinématique inclut dans le jeu !). Le challenge est ce qu’on peut attendre d’un jeu NES mais le titre se corse irraisonnablement en fin de jeu. Malgré cela qu’on ne s’y trompe pas, Ninja Gaiden est un très bon jeu de la NES, indispensable si on cherche des jeux d’action sur le support

Développeur : Tecmo
Date de sortie : 1991
Article publié originellement sur Gamekult le 07/09/2013