Metal Gear Rising Revengeance [XBOX 360]

L’idée d’incarner le ninja des MGS n’est pas toute neuve. En 1999 déjà, le jeu Metal Gear Solid Missions Speciales (le prologue aux Subsistence) comportait Gray Fox en tête d’affiche et proposait de le contrôler à travers trois missions via un gameplay incroyablement complet.
Après un Metal Gear Solid 4 qui aura frustré beaucoup de monde car étant une exclu PS3. Konami décide de se racheter auprès des joueurs 360 en sortant un spin-off multiconsole ayant pour protagoniste le shinobi du dernier épisode : Raiden. Konami n’est pas en charge du projet puisque le développement est confié aux petits gars de Platinium Games (Bayonetta, Vainquish, Madworld…).
Idée de génie ou regrettable erreur ?

Le jeu prend part quelques années après les événements de MGS4. Les SMP ont toutes alors été démantelées. Simplement, comme beaucoup le pensait, il n’a pas été facile pour tous les mercenaires de se faire à la paix.
Avec les cyborgs étant devenus monnaies courantes, le manque des nanomachines se fait bien moins sentir et c’est ainsi qu’un nouveau groupe terroriste : Desperado se fonde suivant les préceptes des ex-SMP.
Après une mission qui l’aura vu se faire molesté et tué le président qu’il protégeait. Raiden, faisant partit de la Maverick Security, se voit confié la tache de mettre fin aux actions du groupe terroriste.

On retrouve les mêmes thématique abordés que sur la plupart des Metal Gear : complot, politique, philosophie de la guerre, nouvelles technologies etc… La narration est soutenue avec pas mal de scènes cinématiques et de dialogues au codec imposé. La trame est bien moins complexe que MGS4 et les cinématiques bien moins longues et intrusives, cependant on reste dans l’esprit de la série ce qui ne dépaysera pas les fans. On retrouve Raiden en plein conflit existentiel quant aux raisons qui le poussent à se battre et la philosophie samouraï et abordé plus d’une fois


Image droite : On peut dire ce qu’on veut mais le codec est bien plus complet que dans MGS4

Le gros plus c’est le codec qui corrige un des défauts de Guns of the Patriot en se révélant incroyablement plus complet que celui de ce dernier. Les différents contacts ont tous des sujets de discussion qui leur sont propres et on s’étonne parfois à relancer les discussions juste pour en savoir un peu plus sur le sujet précédemment abordé.

Le joueur contrôle un ninja et c’est Platinium Games qui développe le jeu, il est donc très normal de se retrouver face à un Beat Them All. Cependant les développeurs, dans un soucis de contenter les fans, ce sont un peu écartés de leur genre de prédilection en proposant un peu d’infiltration (ce qui colle d’ailleurs bien avec l’image du ninja qu’a voulu donner Hideo Kojima) et quelques armes et objets secondaires issues de la série


Image gauche : Le premier niveau nous propose de combattre à plusieurs reprises un Metal Gear dans des combats des plus jouissif. On peut dire que Platinium Games sait contenter les fans

Ce choix doit influer sur la partie BTA puisque, à l’exception du sabre, les armes sont bien moins nombreuses et possèdes moins de coup que dans un Baionetta ou un Ninja Gaiden, les deux dernières armes ont même un panel de mouvements ridiculement faibles mais compensent par des propriétés et maniement assez uniques. Toutefois il y a moyen de s’amuser au maniement du sabre et du bâton et on n’a pas le temps de se lasser tellement le jeu est cours. A noter qu’il existe d’autres armes à débloquer une fois le jeu fini.

Le système de parade est assez unique en son genre et nécessite un apprentissage en début de jeu pour être maîtrisé, elle devient vite totalement indispensable par la suite. Il faut pour l’exécuter, pousser le stick vers la direction de l’ennemi et appuyer sur le bouton d’action en même temps un peu avant que l’ennemi ne porte son attaque (sinon ça ne fonctionne pas).
Le conseil que je peux vous donner c’est de ne pas avoir peur de faire la manip plusieurs fois au moment de l’attaque, ça devrait venir tout seul.
Le système de course rend les déplacements très dynamiques et bien moins laborieux, lorsque le bouton associé est maintenue, Raiden passe automatiquement tout les obstacles présent sur son chemin et saute, glisse automatiquement


Image gauche : Avec Metal Gear Rising, vous allez savoir ce que veut dire éléments destructibles

Mais passons sur la grosse grosse feature de ce Metal Gear Rising qui est son système de découpe.
Lorsque les conditions sont réunis vous pouvez passer en mode Katana qui gèle le temps et qui vous permet de découper tout ce que vous touchez en réglant l’angle de coupe très précisément. Le joueur peut donc découper l’ennemi en petit cube si il est assez doué et si il en a envie.
Le système est mis en avant par d’impressionnants finish move exécutable sur les ennemis et les boss ainsi que les éléments destructibles.

Car oui, dans Metal Gear Rising quasiment quasiment TOUT peut-être divisé sous les coups de votre sabre et, grâce au mode Katana, sous toutes les formes voulues. Le nombre d’éléments destructibles est IMPRESSIONNANT et ils ne sont pas présents que sur les ennemis mais aussi en tant qu’éléments du décor. Pour ma part, je n’avais pas vu une telle gestion d’éléments destructibles depuis le géo-mode de Red Faction Guerilla.
A noté que des bonus vous sont accordés si vous coupez et récupérer le bras gauche de certains ennemis


Pour regagner de la vie, découper les ennemis en leur centre, récupérer leurs colonnes vertébrales puis écraser la dans vos mains. La classe !

Les « phases » d’infiltration sont rafraîchissantes bien qu’à mille lieux de ce que propose un MGS.
Il est possible de repérer les ennemis à l’aide d’une vision spéciale, s’annulant dès que le joueur fait autre chose que marcher ou rester immobile. Il est aussi possible de se cacher dans un carton ou dans un baril ou de distraire l’attention des ennemis en leur lançant des représentations 3D de pin-up, comme à la belle époque quoi. Une fois repéré, l’alarme est lancé et il vous faudra vous cacher pour faire retomber le compteur de temps à zéro. Voilà, ça s’arrête là

Il existe aussi quelques armes secondaires : plusieurs types de grenades et de lance-roquettes, particulièrement utile contre les ennemis volants. Il y a également des sortes de rations, qui permettent de ne pas mourir trop souvent. Enfin, vers les 3/4 du jeu, le joueur débloque une sorte de furie, extrêmement courte mais aussi extrêmement destructrice.

Le jeu possède aussi son système d’upgrade, permettant d’améliorer les armes, de changer sa tenue, d’augmenter sa vie, son énergie et d’acheter d’autres techniques. Le tout s’achetant avec les points que le joueur gagne. A la manière des Subsistance il est possible de trouver des missions VR dans le jeu, il y en a une vingtaine au total


Image droite : Vite, appuyez sur LT pour passer en mode Katana !

Le bestiaire est assez fournit, on retrouve les Gekkos et Tripodes de MGS4 ainsi que toutes sortes d’unités motorisés et de cyborgs.

Le premier boss est juste anthologique, les affrontements qui suivent sont dantesque, quant au boss final il est jouissif à l’extrême.
La qualité des boss-fight s’explique par plusieurs choses :
– Déjà le chara-design qui transpire souvent la classe, des personnages souvent charismatique.
– Les boss qui sont découpés en pas mal de phases différentes et comportant pas mal de patterns.
– Une utilisation du mode Katana très fréquente, ce qui permet de découper peu à peu chaque partie du boss tout en faisant défouler le joueur.
– Une mise en scène stylée, beaucoup de cut-scènes dynamiques et quelques QTE pas méchant requérant la participation du joueur.
– Des musiques évolutives au concept assez intéressant. En effet, celles-ci sont de bases instrumentales puis on leur rajoute des chants lors des dernières phases de boss, ce qui les rend totalement épique

L’OST est par ailleurs d’excellent facture, beaucoup de chansons rock très rythmés ponctue la progression.
Quelques bon exemples de musique pour vous faire une idée : Rules of Nature Platinum Mix (Variation), A Stranger I Remain Maniac Agenda Mix (Original), The Stains of Time Maniac Agenda Mix (Original + Vocal), Collective Consciousness Maniac Agenda Mix (Original), It Has To Be This Way Platinum Mix (Original)… Les musiques, à l’image de celles évolutives du jeu, se font d’abord écoutés en instrumental puis en complet avec les champs. Pour les plus impatients, choisissez les versions original vous aurez directement les meilleures parties des musiques

Le seul véritable problème du jeu est sa durée. Comptez un peu plus de cinq heures pour en voir la fin (je doute que le temps passé sur le codec soit comptabilisé, toutefois).
Il y a tout de même matière à rejouer, pas mal de bonus et de collectables à récolter, des modes de difficulté supérieure en pagaille, comme la plupart des bons BTA, un système de ranking pas mal foutu etc…

Metal Gear Rising prend la forme d’un jeu d’action survitaminé prenant part dans l’univers de Metal Gear Solid. Avec des combats jouissifs et des boss mémorables, une énorme OST et son impressionnant mode Katana mettant à mal les nombreux éléments destructibles du jeu. Rising a tout pour entrer dans le panthéon des meilleurs jeux de Platinium Games. Bien que la rejouabilité ne soit pas mauvaise sachez pourtant que le jeu est court. Si vous n’êtes pas un amateur du genre, n’espérez pas passer trop de temps dessus

Développeur : Platinum Games
Date de sortie : 2013
Article publié originellement sur Gamekult le 14/09/2013