Nemesis [GB]

Gradius débarque sur Game Boy. Ayant plus besoin d’un spin-off qu’autre chose, le jeu se retrouve affublé d’un ancien homonyme occidental. La dernière née de Nintendo a-t-elle les capacités pour accueillir un shoot comme celui-ci ? enfonçons nous dans notre Vic Viper et tentons de répondre à cette question.

Une fois passé l’écran titre vous débutez tout de suite sur l’écran des réglages, celui-ci vous permet de choisir : le niveau avec lequel vous voulez commencer, le niveau de difficulté (normal ou difficile), votre nombre de vies (2 par défaut, en sachant que vous pouvez vous en mettre jusqu’à 99 !!), l’activation du tir auto (activé par défaut, mais j’y reviendrais) et l’inversion des boutons A et B. Ce principe apparaissant dans d’autres jeux nomades, sert à permettre au jeu des sessions longues comme des sessions courtes plus caractéristiques des usages d’une console portable.

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On démarre le jeu et là c’est un choc, on commence dès la partie 2 de Gradius. Beaucoup de niveaux, d’ennemis ou de boss sont en fait en provenance de Gradius ce qui pourrait presque faire penser à un portage allégé. Cependant le jeu est un véritable nouvel épisode car il propose quand même une identité et un contenu originaux, ce dont on se rend compte en y passant un minimum de temps.

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Impossible de se cacher dans un coin de l’écran contre le Big Core comme on avait l’habitude de le faire dans Gradius, en contrepartie il a maintenant moins de vie

Les armes sont les mêmes que dans Gradius (donc pas de choix d’équipement en début de partie), on peut tout de même noter une nouveauté qui elle est directement empruntée de Life Force/Salamander : il est possible de cumuler deux upgrades missile pour augmenter leur fréquence de réapparition, aussi le bouclier ne peut ici résister qu’à deux tirs.

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Vous prendriez bien un peu de vies supplémentaires/bonus de points avec votre niveau secret ?

Pour rappel six bonus sont à notre disposition :

  • Speed augmente la vitesse (le vaisseau étant assez lent de base) et la distance qui vous sépare de vos satellites ;
  • Missile permet de lâcher des missiles pendant les tir ;
  • Riffle permet de tirer en diagonale en haut à droite tout en conservant le tir simple qui lui va tout droit ;
  • Laser permet de tirer de puissants lasers à la place des tirs simples ;
  • Satellites qui permet d’intégrer deux satellites qui suivent vos moindres faits et gestes tout en tirant de la même manière que vous ;
  • Shield permet de placer un bouclier qui vous immunise contre deux tirs avant de disparaître.

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Vous ne pouvez prendre le Riffle et le Laser en même temps ce qui oblige à faire un choix selon ce que vous préférez ou selon ce que le niveau exige. Au contraire, le bonus Speed est upgradable quasiment autant de fois que vous le voulez (faites attention tout de même, au bout d’un moment ça devient incontrôlable).
On fera aussi très attention à la gestion du bouclier parce que je rappelle que ce n’est pas un bonus permanent. Il fait office de point de vie car une touchette sur notre vaisseau = mort. Cette situation fait que les bonus conservent une certaine importance même quand notre vaisseau semble upgradé de façon optimale.
Pour le contrôle des bonus ça se passe de la manière suivante : quand vous trouvez une capsule de bonus elle augmente la progression du curseur d’une case sur l’interface d’upgrade (si vous voulez un bonus de vitesse il vous faudra une capsule, si vous voulez un bouclier par contre il faudra dépenser 6 capsules), une fois utilisé le compteur revient à zéro. Les capsules sont laissées par des chaînes d’ennemis ou des ennemis spéciaux dès que vous les aurez abattus. Vous avez également un autre bonus qui apparaît plus rarement et vous permet de détruire tous les ennemis à l’écran.

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Les statues Moaï sont devenues presque inoffensives avec le tir automatique

Pour les nouveautés on retrouve le fameux tir auto que je citais avant, enfin je dis nouveauté… ce système était aussi présent dans Gradius mais était rendu inintéressant par le fait que la cadence de tir en auto était très lente, il valait donc mieux marteler le bouton de tir pour s’assurer de quelque chose de correct. Ici par contre ce tir auto fonctionne de manière similaire aux manettes turbo : il tirera de façon optimale si vous l’activez et tirera à une cadence incroyable. Si vous êtes amenés à tirer au bord de l’écran ou tout près d’un ennemi, ce dernier point amoindrit l’avantage d’utiliser un Laser par rapport à un Riffle. Si l’absence de ce confort ne vous gêne pas, vous pouvez tout de même le désactiver en début de jeu. On regrette également le fait qu’il soit impossible de régénérer notre bouclier une fois à moitié endommagé, ce qui oblige à se faire toucher (et c’est prendre de gros risques notamment en mode difficile vu le nombre de dangers potentiels) pour en avoir un complet.

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Certains boss sont vraiment impressionnants

Au niveau technique, l’écran est forcément moins large mais le jeu reste parfaitement lisible et adapté à chaque situation tout en restant fluide. Graphiquement ça reste très honnête pour de la Game Boy, on pourra toutefois noter certains boss avec un niveau de détail assez impressionnant. Pour le reste on est contents de retrouver certains niveaux et boss de Gradius tout en en ayant d’autres originaux et convaincants.
Pour la partie sonore, les bruitages sont minimalistes mais se suffisent à eux-mêmes. Pour les musiques on appréciera de retrouver le thème emblématique de Gradius avec son niveau associé, on a ensuite quatre autres thèmes différents pour chaque autre niveau du jeu puis un thème pour le niveau bonus, plusieurs autres pour les boss et un pour l’écran de sélection des niveaux… Même si certains thèmes semblent être des variations, cette variété, avec le fait que les thèmes sont tous très bons, permet de ne jamais se lasser même en y jouant fréquemment.

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Au niveau difficulté, en prenant en compte les paramètres par défaut, il faut tout de même un petit moment pour réussir à finir le jeu même si en terme de durée il est un peu court, ce qui est certainement dû aux limitations de la portable. On pourra heureusement se rabattre sur le mode difficile qui propose un challenge nettement plus élevé et qui doit facilement tripler la durée de vie du mode normal. Dans ce mode vous devrez faire face à plus d’ennemis et certains boss seront plus forts (par exemple le premier boss vous enverra parfois des boulettes en plus de son tir laser).
Sachez aussi qu’une fois passé les crédits de fin en mode normal, le jeu vous fera recommencer en difficile. Si vous finissez de nouveau le jeu en mode difficile alors vous recommencerez le jeu encore une fois en difficile. Le jeu tourne en boucle en incrémentant le nombre des niveaux à chaque fois, on regrette juste que cette pratique gâche un peu le scoring une fois le jeu connu par cœur, mais c’était pareil dans Gradius.

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Nemesis s’inscrit comme un très bon shoot de la Game Boy et comme un bon épisode de la saga Gradius. Puisqu’il est un peu court, il vaut mieux se diriger vers le mode difficile une fois fini le jeu pour en profiter un maximum.

Développeur: Konami
Année de sortie: 1991
Article publié originellement sur Gamekult le 10/11/2012