No More Heroes 2 Desperate Struggle [Wii]

Peu coutumier des suites, Grasshopper nous en offre pourtant une pour son No More Heroes. La récidive est-elle réussie ?

Après la sortie du sanglant MadWorld dans nos contrées, il semble que les européens se soient déridés et aient laissé de coté la censure pour cette fois. Pas besoin donc, de recourir à l’import pour profiter pleinement du jeu.

Le jeu se passe plusieurs années après les événements du premier opus. La cité de Santa Destroy est à présent contrôlée par la multinationale Pizza Batt et l’assassinat devenu à la mode. Bishop (oui, souvenez vous, il s’agissait du PNJ vendeur de vidéos dans le premier opus) est assassiné par le groupe pizzaiologue. Travis, fou de rage, décide d’avoir la tête du président. Pour cela, il reprends les assassinats : son ennemi étant, comme c’est pratique, premier du classement. Malheureusement, la pratique de cette activité étant en large hausse, il est désormais classé 51e tueur (ce qui fait que l’on a beaucoup plus de boss qu’auparavant, pour notre plus grand plaisir).

Personnellement, je trouve ça assez marrant que Grasshopper utilise encore des personnages de seconde zone (pour la plupart des PNJ commerçants n’ayant aucun rôle dans l’histoire auparavant) sur le devant de la scène.

Si dans l’épisode précédent, Travis était un novice avide d’être le meilleur, dans celui-ci, il est un tueur las des combats et s’interroge sur la finalité de tout ceci lorsqu’il n’est pas animé par son esprit de vengeance.

Pour la trame, les fans seront ravis de voir plusieurs personnages du premier opus faire plus que quelques apparitions, enfin je ne dévoile rien. On a aussi droit comme toujours à quelques gros délires et le jeu se prend encore moins au sérieux qu’avant.

Si vous vous attendiez à une copie améliorée du premier opus comme toutes les suites, hé bien c’est raté. Desperate Struggle est plus approfondi, plus travaillé, change pas mal de choses, en retire et en ajoute au passage. Ça ne plaira pas à tous le monde, c’est certain. Le jeu est un peu long à démarrer (non, je ne parle pas des temps de chargement) et il faut quelques heures avant de retrouver l’amusement que l’on avait dans le premier volet.


A droite : On porte désormais les katana à la ceinture

Bon, passons d’abord sur la partie combat. Quelques petites améliorations sur celle-ci : déjà le coup à la Wiimote que l’on avait dans l’opus précédent est disponible des le début du jeu. De quoi rendre les combats un peu plus intéressants. Deuxièmement, le tigre qui ne nous servait jusque là que d’indicateur de sortie remplace désormais la « barre de rage ». Enchaînez les coups sans vous faire frapper et quand le tigre se lèvera pour devenir rouge et cracher des flammes, appuyez sur « – » pour entrer dans un mode furie où vous n’aurez qu’à bourriner le bouton A pour exploser vos adversaires.
La barre de Jackpot est toujours présente et toutes les transformations ont été modifiées ! Dernier détail, il est désormais possible de changer de sabre pendant les combats. Il vaut mieux utiliser cette fonction de temps en temps car Travis ne compte que 4 sabres en tout et pour tout dans le jeu. Le jeu comporte aussi quelques QTE lors de l’élimination des boss.


A droite : Le nouveau système de changement de lieu, plus de folles virées à moto

Le seul moment où l’on était libre de se déplacer, hors des phases d’assassinat, dans le premier opus, était lors des ballades en ville, pour se déplacer d’un endroit à un autre à la manière d’un GTA. Lorsque l’on pénétrait dans un bâtiment, une interface apparaissait pour définir nos choix. Hé bien ici, les développeurs ont fait exactement le contraire, vous êtes désormais libres de vous déplacer à l’intérieur des bâtiments (c’est d’ailleurs un peu dommage qu’une vue subjective ne soit pas proposée pour que l’immersion soit totale) mais une fois dehors, une interface définira l’endroit où vous voudrez aller. Donc plus de folles virées aliasées en moto rigide, plus de recherche de balles lokilov et donc plus de bonus qui vont avec (la deuxième attaque cachée, se faisant avec le Nunchuk, se débloquant en faisant perdre du poids au chat de Travis avec certains mini-jeux assez hilarants)


A droite : Faites perdre du poids à Jeane pour qu’elle retrouve la ligne

Petite parenthèse sur la chambre de Travis qui dispose d’un concept assez intéressant. La collecte des masques a été remplacée par des décos intérieures. A chaque fois que vous en trouverez une dans un coffre, elle ira rejoindre son appartement. Chose assez sympathique également, si vous avez collecté des masques dans NMH 1 (et que vous avez conservé la sauvegarde), ceux-ci viendront décorer votre chambre.


A gauche : Très Drop Zone celui-là
A droite : Gros clin d’œil à Hang On pour ce jeu de livraison de pizza

Maintenant on en vient à la gym et aux petits boulots qui ont été remplacés par des jeux rétro au style 8 bits. L’hommage aux jeux rétro que l’on avait déjà dans le premier épisode et qui s’assume encore plus dans celui-ci, fera plaisir aux rétrogamers de tout poil. Ces mini-jeux sont souvent des mix de plusieurs jeux cultes.


A gauche : Un Pipe Mania like

Au niveau réalisation, le titre est désormais dépourvu des problèmes d’aliasing et de cliping de son aîné, c’est devenu très regardable. La modélisation des personnages est aussi un peu meilleure (exception faite de la tête de Travis que je trouve horrible dans cet épisode). On sera contents ou non des différents choix artistiques (sortie des boss plus travaillée que leur entrée, le style 8 bits encore plus accentué…)


A gauche : Le jeu a pas mal évolué graphiquement
A droite : Le tour de poitrine des personnages féminins a drastiquement augmenté, à la manière de certains jeux de combat… Au moins ça permet de détourner le regard de la sale tronche de Travis

Pour les musiques, le nombre grandissant de boss et donc de niveaux les a pas mal fait augmenter. On se rappellera des thèmes Philistine, We Are Finally Cowboys (Golden Brown Mix), Titanium Batt, Travesty ou encore de It’s Kill or Be Killed. Les bruitages et les voix rythmant l’action sont toujours aussi bons et il n’y a aucun reproche à faire non plus sur le doublage anglais.


A gauche : Est-ce que le manic shooter Bizarre Jerry aura un jour une adaptation comme l’a fait Project Gotham pour Geometry Wars ?

Concernant la durée de vie, c’est à peu près la même chose, dix à quinze heures. Les objets à trouver, les records à battre dans les mini-jeux, la possibilité de refaire le jeu dans le dernier niveau de difficulté ou dans le nouveau mode Boss rush, tout cela vous octroiera quelques heures de jeu optionnelles.

Tout nouveau, tout beau, ce No More Heroes partagera les fans de par ses nouvelles orientations. Que l’on préfère ou non, il s’avère être un prolongement indispensable pour peu que l’on ait aimé l’opus précédent. Même s’il met un peu de temps à démarrer, l’esprit NMH est plus présent que jamais.

 

Développeur : Grasshopper Manufacture Inc
Date de sortie : 2010
Article publié originellement sur Gamekult le 11/07/2013