Uncharted 3 L’Illusion de Drake [PS3]

Jamais deux sans trois. Après la bombe qu’était Uncharted 2, il n’est pas étonnant de voir Naughty Dog repartir à l’assaut. Les développeurs ricains arriveront-ils encore à innover sur une série qui semble ne plus rien avoir à apporter ?

Cette nouvelle aventure emmène Nathan Drake à la recherche de l’Atlantide des sables. Une cité légendaire cachée au plus profond du Moyen-Orient et découverte, puis gardée secrète, par Sir Francis Drake lors de son voyage en Arabie. Pour lui mettre des bâtons dans les roues, Nathan pourra compter sur Katherine Marlowe, une femme froide et manipulatrice faisant parti d’un ancien ordre secret britannique et semblant avoir quelques liens avec Nathan et son mentor. Drake et ses compagnons ne sont pas au bout de leur peine.


Image gauche : Le début du jeu oscille entre GTA 4 et James Bond.
Image droite : Nathan à ses débuts.

Si la structure dramatique ne change pas d’un épisode à l’autre la qualité du scénario semble évoluer à chaque épisode. Uncharted 3 est un peu l’épisode de la maturité, se prenant bien plus au sérieux et n’ayant pas peur de fouiller un peu plus les relations entre ses différents personnages, il prend pour cadre l’enfance de Drake, sa quête éternelle sur les traces de son ancêtre et les dangers de son insatiable goût pour l’aventure. Le fan service est aussi assuré puisqu’en plus d’étoffer un peu plus le background de Nathan et de Sully, le jeu met en scène beaucoup d’anciens personnages et comporte également beaucoup de références aux épisodes précédents. L’antagoniste principal est aussi beaucoup moins caricatural et stupide que dans les autres épisodes. Enfin, on retrouve quelques scènes intéressantes comme le retournement de situation s’opérant avec le nouveau compagnon Cutter.

L’Illusion de Drake marque une véritable continuité dans la série qui fera plaisir aux fans et commence à sortir légèrement du simple divertissement pour tenter de faire réfléchir et d’émouvoir ses joueurs, ce qui n’en est que mieux


Image gauche : Le désert est un très bel endroit du jeu. Ça donne envie de jouer à Journey.
Image droite : Quelques scènes de poursuite à la Assassin’s Creed sont présentes.

Au niveau technique, le titre n’a pas beaucoup évolué depuis et il aurait été difficile de faire plus sachant que le deuxième opus corrigeait les problèmes du premier en exploitant presque totalement les capacités de la machine. Cependant un véritable effort a été fait pour renouveler les environnements traversés, après les froides montagnes de L’Himalaya on retrouve des endroits bien plus chauds avec le désert duRub’ al Khali ou une ville du Yémen. Mais on traversera aussi un château renaissance en France, des pubs et un métro à Londres ou un bateau pris dans une mer déchaînée. Pas grand chose à dire sur les musiques, elles sont toujours typées film, rythment agréablement le jeu et sont de très bonne facture.


Les moments forts du jeu ont toujours lieu lors de situations surréalistes et spectaculaires.

La jouabilité s’est aussi améliorée, bien que les améliorations ne portent ici quasiment que sur le combat au corps à corps.
Lorsque la vie d’un ennemi arrivera à son terme et que vous lui taperez dessus, Nathan effectuera, occasionnellement, deux actions contextuelles. La première infligera un uppercut à l’ennemi qui l’enverra paître et vous donnera automatiquement son arme, elle ne s’effectue que si vous n’avez plus de munitions ou pas d’arme du tout. La seconde verra Nathan enlever rapidement la goupille d’une grenade figurant sur un ennemi avant d’envoyer rapidement celui-ci au loin (ce qui était d’ailleurs juste une scène de Uncharted 2 au départ). Enfin, des interactions avec les éléments du décor sont maintenant présentes, combattre près d’une bouteille posée sur une table permettra à Nathan de la briser sur la tête de son adversaire, s’affronter près d’un muret permettra de l’utiliser pour fracasser la tête de son adversaire, etc.

Mais les problèmes se posent sur les améliorations plus fondamentales du corps à corps.
Loin de l’unique combo : bouton de frappe, esquive, bouton de frappe des deux autres épisodes, Uncharted 3 propose un gameplay un peu plus fouillé :

  • Il est maintenant possible de saisir l’ennemi, puis de continuer à le frapper ou de le lancer dans une autre direction ;
  • Les ennemis peuvent également vous saisir. Dans cette situation vous devez tapoter frénétiquement le bouton d’action et pouvez repousser les ennemis proches avec un autre bouton ;
  • Le jeu met à contribution un nouveau type d’ennemi dans le style grosse brute prenant beaucoup plus de coups pour être vaincu, ce qui permet d’expérimenter tout ça.

Ça n’a pas l’air de grand chose mais pour des combats qui ne doivent pas durer plus de quelques secondes ça pose un réel problème, même la saisie des ennemis est problématique car elle se fait sur le même bouton que celui permettant de faire une roulade, salvatrice dès lors qu’on doit s’éloigner rapidement des ennemis.
Ce sont, par contre, des nouveautés bienvenues lors de plusieurs phases de jeu où vous devrez vous battre contre une pléthore d’ennemis uniquement au poing et dans des environnements cloisonnés. En dehors de ça, cette partie du gameplay est bien trop complexe pour ce qu’elle devrait être et empiète un peu sur le confort de jeu.

A noter qu’à la manière d’un Call of Duty, il est maintenant possible de jeter les grenades lancées par les ennemis mais aussi d’influer sur l’endroit où elles atterriront et sur le moment d’explosion. Une feature qui manquait cruellement dans les anciens épisodes


Image gauche : Une énigme sympathique.

Un mode coopératif deux joueurs offline est maintenant présent, il est composé de trois sous-modes :

  • Un mode capture du drapeau, ce dernier étant remplacé par une idole ;
  • Un mode coopératif scénarisé comme le 2e opus, ce qui fait plaisir.
  • Et une espèce de mode survie, lequel n’est obtenable qu’en achetant un DLC (*soupir*).
    A noter que dans ce mode il est possible de courir en maintenant le stick enfoncé.

Le online doit sûrement être meilleur mais je n’ai pas pu le tester.
Pourquoi ? Tout simplement car le jeu vous demande d’entrer un code présent sur le manuel pour profiter du online, une fois tapé, le code est définitivement associé à votre compte PSN.
Du coup, si vous avez acheté le jeu en occasion et que vous n’avez pas la chance de tomber sur un code non inutilisé, il vous faudra débourser la modique somme de 9,99€ pour obtenir un autre code. Sympa, non ? On comprends pour quoi le online de Uncharted 2 comprend encore autant de monde aujourd’hui.

Le jeu est moins long que son grand frère. Il faut compter un peu moins de 10h pour venir à bout du solo, le mode multijoueur peut vous octroyer quelques heures de jeu supplémentaires et vous pourrez sûrement passer dix fois plus de temps sur le online si vous pouvez l’activer.
La rejouabilité s’articule toujours sur les trésors à trouver et les succès à débloquer, celle-ci est moins forte que dans l’épisode précédent à cause de la perte des bonus qui permettaient de changer le skin du personnage, d’obtenir le type d’arme voulu, d’avoir des super capacités ou d’appliquer des filtres à l’image… Certainement pour minimiser la triche.

Il est difficile de juger cet Uncharted 3. Si le solo met un peu de temps à démarrer il est indubitablement meilleur, possède un scénario digne d’intérêt, un gameplay plus étoffé bien qu’un peu rédhibitoire par moments et arrive une fois de plus à se renouveler complètement. L’ajout d’un mode deux joueurs fait plaisir mais la politique d’utilisation du online pourra vous bloquer son accès, à moins de remettre la main au portefeuille. À vous de voir si son achat vous paraît indispensable, Uncharted 2 et 3 étant plus ou moins équivalents.

 

Développeur : Naughty Dog
Date de sortie : 2011
Article publié originellement sur Gamekult le 06/09/2013