Deadly Creatures [Wii]

Imaginez que le film Microcosmos se soit passé chez les insectes mortels et qu’il ait eu une adaptation en Beat Them All sur Wii. Le résultat n’aurait pas été très éloigné de Deadly Creatures.

La Wii n’est surement pas la meilleure console pour accueillir un jeu comme celui-ci de par son public mais aussi de par ses capacités. Cependant la détection de mouvements, plus que mise à contribution dans le jeu, est un atout considérable pour augmenter l’immersion lorsqu’on incarne les deux insectes.

Car oui le jeu nous met à disposition deux insectes jouables alternativement d’un niveau à l’autre, qui sont la mygale et le scorpion. Bien sûr, si vous vous êtes déjà essayé brièvement au jeu ou même si vous avez admiré la superbe jaquette qui est juste au dessus, vous vous demandez pourquoi on ne peut contrôler le serpent qui est une des créatures au centre de l’intrigue : eh bien, sachez qu’elle devait en être le personnage principal mais que suite à plusieurs essais, elle s’avérait trop fatigante à manier (merci Wikipedia au passage). Pas de panique tout de même, les deux insectes arrivent bien à le remplacer.

L’histoire du jeu sert principalement de fil conducteur mais est mise en scène de façon originale. On commence par une cinématique parlant de l’explosion étrange d’une station service, d’un trésor et de créatures mortelles. Par la suite on suivra, intentionnellement ou non, la trace de deux hommes dans une chasse au trésor, les animaux n’auront un rôle majeur qu’au moment du dénouement.

Bien sûr la vie n’est pas facile dans le désert et c’est encore plus vrai quand on ne fait que quelques centimètres. Vous aurez donc à vous battre contre des lézards, des guêpes, des rats, des mantes religieuses, des mites ou encore des membres de la même espèce. Quelques boss sont aussi présents comme le fameux serpent ou encore un varan. Des créatures plus faibles sont aussi présentes en tant que casse-croute comme les criquets qui vous redonnent de la vie, les sauterelles qui augmentent votre maximum de santé ou les larves qui servent à débloquer les différentes galeries du jeu.

Le gameplay évolue au fur et à mesure du jeu grâce à des points que vous gagnerez en vainquant des ennemis (ce qui ressemble plus à un système d’expérience qu’autre chose). Au final, les possibilités sont assez nombreuses d’autant plus qu’elles varient significativement selon la créature que vous incarnez.
Dans les dernières parties du jeu, les améliorations se limitent à des augmentations de l’attaque et de la santé. Un effort supplémentaire a, par contre, été fait dans ces dernières parties (zone de jeu plus large, plus intéressante, etc.), le joueur ne s’ennuie donc jamais au final.


A gauche : C’est un crâne géant ! ah non, c’est vrai que je ne suis qu’un insecte

Les combos s’effectuent avec le bouton A et des mouvements horizontaux et verticaux de la Wiimote ce qui fait qu’elle est très mise à contribution. Les autres actions dépendent de l’animal : l’araignée, plus agile, pourra sauter, envoyer un jet de toile sur les ennemis ou encore rester accrochée aux parois la tête en bas, c’est également elle qui mettra le plus à contribution la Sensor Bar. Le système de visée vous permettra de viser vos ennemis ou d’atteindre des endroits inaccessibles grâce à sa toile. Le scorpion, plus offensif, vous permettra de vous protéger, de faire des charges/sprints, ou d’achever vos ennemis grâce à d’impressionnants QTE (propres à chaque ennemi). Ces derniers sont d’ailleurs assez présents durant le jeu. Les deux protagonistes auront également la possibilité d’utiliser leur poison lors d’attaques chargées.


A droite : la galerie contient de superbes artworks

Allez on en vient au point noir du jeu : les problèmes de collisions. Un exemple : comme pour tout BTA, Deadly creatures n’échappe pas aux zones se transformant en arènes avec des barrières bloquant les ouvertures qui ne s’ouvrent qu’une fois tous les ennemis de la zone vaincus. Il arrivera, quelques fois durant le jeu, qu’un opposant passe trop près d’un endroit à risque et tombe dans les méandres du niveau sans mourir, vous obligeant alors à recharger votre ancienne partie. C’est ce qui peut arriver de plus grave et ce n’est en général pas dramatique vu que les points de sauvegarde ne sont en général pas très espacés.
Néanmoins, les problèmes de collisions apparaissent plus d’une fois durant le jeu que ce soit pour nous ou pour les ennemis. Il arrive aussi, quelques rares fois, que la caméra se bloque complétement dans un angle obtus du niveau.

Un des gros atouts du jeu est son atmosphère. Un gros travail a été fait sur les niveaux pour que l’on ait vraiment l’impression d’être dans un enfer minuscule jonché de détritus et d’objets humains : la forêt de ronces, la ruche, les nombreuses galeries sont autant de niveaux inaccessibles pour les humains et vus très différemment par des insectes pouvant évoluer sur les murs et vivant dans des endroits aussi hostiles. On trouve aussi des installations humaines : voitures ou maisons de poupées, assez impressionnantes à parcourir.


A gauche : La forêt de ronces

Les musiques et les bruitages sont du même acabit. Non, il n’y aura pas de heavy metal pendant les combats mais toujours des musiques de fond représentant l’immensité, le lourd silence d’une nature impitoyable. Les cris des insectes prendront, parfois même, une forme monstrueuse. Leur modélisation est aussi particulièrement convaincante.

La durée de vie est comprise entre dix et quinze heures, que vous choisissiez d’explorer les niveaux plus en détail durant votre périple ou non. Pour rallonger, on pourra essayer de trouver toutes les sauterelles et les larves pour débloquer toutes les galeries. On peut aussi refaire les niveaux en mode fatal (mode de difficulté supérieure) et c’est bien tout. Pour la difficulté, c’est honnête puisqu’il est possible de mourir plusieurs fois durant le jeu.


Deadly Creatures possède un concept original, un gameplay solide et une ambiance oppressante à souhait. Un jeu comme on aimerait en voir plus souvent, si vous êtes attirés par le concept, n’hésitez pas, foncez !

 

Développeur : Rainbow Studios
Année de sortie : 2009
Article publié originellement sur Gamekult le 20/06/2013