Hyperdimension Neptunia Re;Birth 1 [Vita]

Hyperdimension Neptunia est une série de JRPG ayant commencée sur PS3 et étant développée par Compile Heart. La série est connue des gamers puisqu’elle personnifie la guerre des consoles, chacun des personnages principaux représentant une console. Si celle-ci a fait son bonhomme de chemin et compte une flopée d’épisodes aujourd’hui, la série a commencée plus modestement, en particulier, le premier sur PS3 est l’un des RPG les plus pauvres que j’ai jamais vu. Les développeurs ont alors décidé de refaire la première trilogie sur Vita, le premier épisode a alors subi une totale refonte, que ce soit au niveau des graphismes, du gameplay, de la bande-son ou même de l’histoire.

cover

Le jeu prend place dans le monde de Gamindustri. Ce monde est divisée en 4 continents qui correspondent aux constructeurs : Sega, Nintendo, Sony et Microsoft. Chaque continent possède une déesse qui s’affronte dans les cieux pour le contrôle des humains. Un jour, 3 des déesses décident de s’allier contre Neptune (Sega) qui perd le combat et tombe dans le monde humain. À son réveil, elle est amnésique et se rend compte que le monde est désormais infesté de monstres. Neptune voyagera à travers le monde puis s’alliera aux 3 autres déesses contre la grande méchante qui a corrompu le pays en leur absence.

Console warNeptune monsters RPG

Le protagoniste du jeu se nomme donc Neptune en référence à la console prototype de Sega qui devait être une Mega Drive intégrant un 32X, le jeu original contenait également des invocations en référence à certains personnages rétro de Sega. Neptune est sûrement le meilleur personnage, très énergique et mignonne, elle possède un très bon sens de l’humour mêlé de sarcasmes et de références méta.
Noire (Sony) est une tsundere, Blanc (Nintendo) est… aussi une tsundere mais d’humeur bien plus meurtrière, Vert (Microsoft) est le stéréotype de la blonde aux gros seins.
Beaucoup de personnages secondaires sont présents et sont inspirés, pour la plupart, de franchises ou de compagnies japonaises comme Falcom, TEKKEN ou MarvelousAQL.

L’histoire est extrêmement classique et caricaturale, cependant les dialogues très drôles, les personnages hauts en couleurs et les références font que le scénario se laisse suivre plutôt bien.

DisgaeaTEKKEN Kuma 10-hit combo
Image gauche : Disgaea sort de ce corps.

En cherchant, Neptunia comporte beaucoup de références aux jeux vidéo et son univers (trame, niveau, bestiaire) est calqué sur les stéréotypes des JRPG.
Cependant je ne crois pas que les auteurs étaient si passionnés par le sujet que ça. 95% des références sont faites sur des classiques du jeu vidéo (Super Mario Bros., MGS, Space Invaders et même Balloon Fight, ou comment montrer qu’on a aucune culture) et seront reconnaissables par toutes les personnes ayant un tout petit peu de culture vidéoludique (bon point dans un certain sens). J’aurais aimé qu’il y ait plus de références aux jeux non-mainstream (pas forcément besoin qu’ils soit totalement obscur non plus : pour exemple des réfs à Spelunker, Mother 1 ou Elevator Action sont présentes dans le jeu), j’aurais aimé que les références soient un plus souvent présentes dans les dialogues plutôt que trop souvent cachés dans des descriptions de plans ou dans des noms de niveaux qui n’ont souvent rien à voir avec leurs noms (niveau de neige banal pour Hyrarule…), ET j’aurais aimé que la philosophie des différents genres de jeux soit traités mieux et plus souvent par les personnages (Vert est censée être la grosse joueuse du groupe et la seule chose qui la caractérise comme telle est le fait qu’elle joue à des MMORPGs banals jusqu’à pas d’heures…), bref tout ce qu’arrive à faire Danganronpa 2 avec moins de références.
Maintenant, très peu de jeux proposent ce genre de choses donc ce coup de gueule est à prendre avec du recul. Après avoir joué à Danganronpa 2 (Les Simpson, le jeu fait du bon taff dans le domaine également) qui est presque un hommage au jeu vidéo et qui manie les références vidéoludiques à la perfection (tout en n’en faisant pourtant pas la thématique principale), difficile pour moi de ne pas critiquer Hyperdimension Neptunia qui clame haut et fort que son univers est celui du jeu vidéo et qui prend pour contexte la guerre des consoles.
Le jeu avec son aspect bishojou et fan service, ainsi que par ses références moe, geek et manga est avant tout adressé à un public otaku et non à un public de joueurs passionnés comme son résumé pourrait le laisser croire.

levelFantasy Zone level

Comme d’habitude dans ce genre de jeu Japonais, les personnages sont super bien modélisés et animés mais les décors sont proches d’un jeu PS2. C’est d’autant plus dommage que les niveaux sont tout petits et qu’ils se répètent beaucoup, ce qui traduit un gros manque de moyens.
Au niveau 2D ça passe beaucoup mieux, les dessins faits main sont très réussie et le chara design est très bon même si le monde de Gamindustri est incroyablement générique. L’accent a été mis en particulier sur les phases de dialogue/Visual novels, les personnages en 2D sont vraiment bien animés et très vivants, ils respirent, bougent la tête très légèrement, bref, ça n’a rien à voir avec des dessins fixes.
On a pas mal de bons thèmes dans la bande-son comme Splash ou Dancing Girl. Les doublages japs sont excellents comme d’habitude ne jouez pas en VA.

FightLe jeu est un RPG au tour par tour. Il se joue d’une façon originale proche des TRPG et se rapproche beaucoup du jeu Arc Le Clan des Deimos. À chaque tour, il faut bouger son personnage sur l’aire de combat et le positionner pour effectuer une action, chaque action ayant une zone d’action à la manière d’un Tactical. Certaines actions permettent d’attendre moins de temps avant que le personnage ne puisse agir comme le fait de se défendre.

Lorsqu’un personnage souhaite attaquer, il dispose de plusieurs choix de commandes.
Les commandes Break qui vident la jauge de garde de l’adversaire. Lorsque cette jauge est vide l’adversaire entre en mode Guard Break durant plusieurs tours, ce qui permet de lui faire d’énormes dégâts. Une fois les tours passés, la jauge a plus ou moins remonté en fonction des dégâts infligés.
Les commandes Power qui tapent le plus fort mais qui ne vident pas beaucoup la jauge de garde.
Et les commandes Rush qui augmentent rapidement la jauge EXE mais qui ne font pas beaucoup de dégâts et qui ne vident pas beaucoup la jauge de garde.
Lorsqu’on choisit d’attaquer on fait un combo de trois coups différents qui peuvent être de type Rush, Power et Break. Il est donc important de jongler et de choisir stratégiquement les commandes lors d’une attaque pour définir vers quelle direction le combat va se mener.
À la fin du combo de 3, il est possible de faire l’une des 4 attaques bonus présélectionnée en fonction du nombre de paliers franchis de la jauge EXE. D’où l’importance des commandes Rush.

Vert SkillChaque personnage dispose de son lot de techniques et magies. Il y en a des offensives, des élémentaires, des curatives, des boosters/malus de stats, etc.
En plus de ça, les persos disposent des EXE attacks. Il s’agit de super attaques qui dépensent des paliers de la jauge EXE au lieu de MP comme les techniques simples (d’où l’importance des commandes Rush bis). Un des gros atouts du jeu c’est que les EXE attacks pètent juste la classe de façon royale, mention pour la musique qui joue pendant (il s’agit du thème de Nepgear avec une intro en plus, je suis incapable de trouver la musique hors du jeu), héroïque et porteuse d’un moment décisive à la fois.
À noter que les techniques simples et techniques EXE infligent un certain nombre de dégâts et décroissent la jauge de garde.

White Heart and Rom & Ram White SistersLes déesses peuvent se transformer dans une forme HDD durant les combats en sacrifiant un certain pourcentage de leurs jauge de MP. Elles deviennent plus fortes et peuvent effectuer des techniques exclusives.
On peut affecter un autre personnage à tous les combattants avant un combat. À tout moment, il est possible pour un personnage de switcher avec son partenaire, ce qui peut être très utile, par exemple, lorsque celui-ci est en mauvaise posture.
Il est aussi possible que le partenaire vienne faire une attaque bonus et, plus intéressant, d’effectuer des attaques EXE combinées de folies avec lui. Cependant, ces attaques EXE ne seront disponibles que lorsque vous aurez établi une certaine relation avec lui en ayant effectué un certain nombres de combats avec votre partenaire en renfort. Chaque personnage dispose aussi de capacités spéciales passives différentes lorsqu’il est placé en renfort.

PAC-MANlinker R4i-SDHC
Combiner des références ultra mainstream à des trucs super obscurs et spécifiques comme des marques de linkers pour faire croire qu’on a de la culture, c’est aussi ça Neptunia.

Les quêtes sont vraiment inintéressantes dans leur principe, il s’agit toujours d’aller tuer un certain nombres de mobs (parfois des boss) et d’aller récupérer un certain nombre d’objets en tuant des mobs ou en fouillant les niveaux.
Le bon point cependant c’est qu’elles ne sont pas chiantes à faire, en se débrouillant bien les niveaux peuvent être traversés d’un bout à l’autre sans faire aucun combat. Les niveaux étant tout petits et les monstres évitables à la manière d’un Tales of.
Du coup, on fait les quêtes et on gagne de la thune.
Le petit problème c’est qu’il vaut mieux se munir d’un navigateur internet pour chercher les monstres et objets, il est possible de les trouver dans le bestiaire mais ce n’est pas pratique et les monstres et objets n’apparaissent pas toujours.

Les plans sont des objets uniques qu’on fait avec du craft. Ils permettent de faire apparaître de nouveaux niveaux et de nouveaux mobs, de rendre les ennemis plus ou moins forts, de donner de nouvelles habilités comme le fait de sauter plus haut, … Ce système est une très bonne idée et est très original.

Solid SnakeMarvelousAQL

La progression est assez linéaire et est prévisible, on enchaîne phases de dialogue, maps et boss de la façon la plus cheap qui soit. Beaucoup de niveaux sont totalement identiques (les mobs changent, c’est tout). Il n’y AUCUNE phase spéciale de mini-jeux ou autre, absolument rien pour surprendre le joueur dans ses mécaniques, le jeu est prisonnier de son moteur, il y a deux cinématiques dans tout le jeu (et encore je compte la première, je suis gentil). Bref, c’est ultra cheap et prévisible. La trame comporte quelques rebondissements mais bon c’est pas d’un grand intérêt puisque le scénar est une caricature de RPG (les motifs d’entrée de Compa et d’If dans l’équipe sont justes épiques. Moi ami de toi, moi venir avec toi. OK !). La traversée du jeu est agréable, mais VRAIMENT juste agréable. Parfois un dialogue nous fait bien rire, parfois on se fait juste chier.
Niveau combat, le début est difficile (premier boss) puis plus on assimile les mécaniques de jeux plus ça devient simple. Personnellement, j’ai utilisé des boosters de HP sur mes persos et utilisé à mon avantage les items et magies de soin rendant les HP par pourcentage. Avec cette technique, je n’ai jamais eu à faire de level up et le jeu ne m’a jamais offert qu’un challenge très décent, exception faites du dernier boss, qui a été particulièrement difficile à défaire.
À noter qu’il y a beaucoup de personnages et qu’ils ne disposent pas de beaucoup de techniques chacun, on est donc amené à souvent switcher d’équipes ce qui n’est pas un mal car cela apporte de la diversité.

Uni Black SisterLe jeu met l’accent sur la custom visuelle des personnages (avec les costumes et chapeaux qui influent aussi un tout petit peu sur les stats) mais aussi sur la custom des formes déesses qui influent beaucoup sur les caractéristiques et dont chaque pièce d’armure agit d’une façon unique sur les stats (y en a plus portée sur la défense, une plus sur l’agilité… Y en a pas une meilleure que les autres).

Il y a également une arène qui se débloque au bout d’un moment et qui offre quelques combats bien corsés, c’est toujours sympa.

Compa VictoryGreen Heart White Heart

Hyperdimension Neptunia Rebirth n’est pas un grand RPG, si vous cherchez un jeu exceptionnel PASSEZ votre chemin. C’est un RPG agréable, sympathique, correct, mais ça ne va pas au-delà.
Le jeu est relativement pauvre et il ne vous surprendra absolument jamais dans sa construction. L’histoire est extrêmement classique, elle n’en reste pas moins marrante, ça se rapproche pas mal d’un Disgaea en se moquant des codes des JRPGs, il y a quelques références sympas à la pop culture geek et nippone et vous avez votre petite dose de moe et de fan service pour ceux qui aiment ça.
Les combats, à mi-chemin entre un RPG tour par tour traditionnel et un Tactical sont assez originaux et il y a des bonnes trouvailles comme le système de plans.
Personnellement, j’aurais préféré que le jeu soit une daube mais que ce soit un excellent hommage au jeu vidéo et pour ma plus grande tristesse c’est un jeu correct qui ne traite pas très bien sa thématique vidéoludique et qui s’adresse davantage aux otakus/weebs qu’aux passionnés de jeu vidéo.

Développeur : Compile Heart
Date de sortie : 2014